VAILLANT Paul [VAILLANT Étienne, Paul]

Par Yves Le Floch

Né le 3 mai 1891 à Saint-Marc (Finistère), mort le 3 mars 1966 à Carnac (Morbihan) ; enseignant ; militant socialiste.

Reconnu par sa mère en 1909, Paul Vaillant, boursier, fit ses études à l’École primaire supérieure du Havre (Seine-Inférieure), puis à l’École normale de Rouen. Admis à l’École normale supérieure de Saint-Cloud, il fut délégué en 1911 à l’École primaire supérieure de Dinan (Côtes-du-Nord). Militant du Parti socialiste, il participa à la lutte contre les trois ans et fonda, en 1914, le journal socialiste L’Éveil breton. Mobilisé en août 1914 au 28e régiment d’infanterie, il monta en grade et fut blessé deux fois en Artois en 1915 alors qu’il était aspirant au 36e R.I. Devenu sous-lieutenant au 71e R.I. en 1916, il fut gravement blessé le 29 juin 1917 et réformé avec plusieurs citations.

De retour à la vie civile, Paul Vaillant organisa l’Association des mutilés et anciens combattants de l’arrondissement de Dinan, dont il fut secrétaire général. Délégué au congrès d’Orléans de 1919, il fut élu membre du conseil d’administration de l’Union fédérale des associations françaises de mutilés et anciens combattants dont il présida le second congrès, à Tours, en 1920.

Fondateur de la coopérative dinanaise, il créa en septembre 1919 une Ligue de consommateurs mais s’occupa surtout, lorsque vint la démobilisation, de la section socialiste de Dinan. En janvier 1920, Paul Vaillant fut élu secrétaire de la Fédération des Côtes-du-Nord et contribua, en une année, à multiplier les effectifs par cinq, constituant de nouvelles sections. Candidat aux élections législatives sur la liste républicaine des anciens combattants, il recueillit 3 716 voix sur 159 268 inscrits.

Déplacé d’office à la rentrée de 1920 à Vire, puis à Avranches, il continua à s’occuper de la fédération dont il fut réélu secrétaire lorsqu’elle se reconstitua, après la scission, le 14 décembre. En avril 1921, en prévision d’élections législatives complémentaires, L’Éveil breton reparut et Paul Vaillant en assura la gérance. Candidat avec Hippolyte Pasquiou* et Frédéric Audrain*, sa liste obtint 11 000 voix et, au second tour, près de 12 000 (sur 99 373 votants) avec la majorité dans cinquante communes.

Le ministère maintenait son opposition absolue à ce que Paul Vaillant revienne à son ancien poste et il fut nommé à Orléans à la rentrée de 1921. Il abandonna ses fonctions locales de même que la gérance de L’Éveil breton et, au congrès national d’octobre 1921, il représenta la Fédération socialiste du Loiret. Il fut cependant candidat aux élections cantonales du 14 mai 1922 à Dinan-Est et revint dans les Côtes-du-Nord en mars 1923 grâce aux démarches des anciens combattants.

Choisi par le congrès fédéral du 16 mars 1924 pour figurer sur la liste socialiste aux élections législatives, Paul Vaillant déclara peu après « reprendre sa liberté d’action » puis écrivit, dans la presse locale, un article mettant en cause plusieurs de ses camarades. Son exclusion fut débattue au congrès fédéral de Saint-Brieuc, le 25 mai 1924, et, en raison de l’absence de plusieurs sections, une consultation fut organisée à travers le département. Elle traîna en longueur jusqu’à l’été et n’était toujours pas achevée à la fin d’août, lorsqu’il quitta les Côtes-du-Nord pour Saint-Omer (Pas-de-Calais) où il avait été nommé officier interprète et de liaison auprès de la commission impériale des sépultures britanniques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133393, notice VAILLANT Paul [VAILLANT Étienne, Paul] par Yves Le Floch, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 16 mars 2021.

Par Yves Le Floch

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-du-Nord, série M. — L’Éveil breton, passim.

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