VAILLOT Camille, Claude

Par Jean-Yves Boursier

Né le 25 mars 1917 à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), mort le 11 août 2007 à Dijon (Côte-d’Or) ; mineur ; militant syndicaliste CGTU, puis CGT ; militant JC, puis communiste

Né dans une famille de six enfants, le père de Camille Vaillot, ancien combattant, était mineur aux Houillères de Blanzy, militant communiste, syndicaliste CGTU et délégué mineur. Pour ces raisons, ce dernier ne bénéficia pas des logements attribués par le patronat aux familles nombreuses de mineurs et il dut habiter à 10 kms de la ville. Camille Vaillot quitta l’école à onze ans pour se louer comme commis de ferme. A quatorze ans, il se fit embaucher comme galibot au puits Maugrand et adhéra tout de suite à la CGTU ainsi qu’aux JC.

Le 10 février 1934, il participa pour le syndicat CGTU des mineurs à la réunion de Chalon-sur-Saône qui organisa la grève générale antifasciste du 12 février. En juin 1936, Camille Vaillot fut l’un des organisateurs des grèves ouvrières dans le bassin minier et fit partie des groupes de mineurs envoyés dans les usines de textile à main-d’œuvre féminine pour renforcer les piquets de grève face aux antigrévistes soutenus par la municipalité de Montceau-les-Mines. Après la réunification de la CGT, il devint membre du bureau syndical de 1936 à 1939 et secrétaire des JC à Saint-Vallier pendant la même période. Il était surnommé « Le Dus ».

Arrêté avec une dizaine de ses camarades une première fois le 29 août 1939, relâché le 1er septembre, Camille Vaillot fut arrêté à nouveau le 3 septembre, emprisonné à Châlon-sur-Saône puis conduit par les gendarmes à son unité militaire à Dijon. Au cours d’une permission, le 8 mai 1940, il fut arrêté par les gendarmes alors qu’il discutait avec les mineurs de son puits et ramené à son régiment à Dijon. Fait prisonnier le 19 juin 1940, il s’évada et revint à Monceau-les-Mines. Licencié par les Houillères, il travailla sur des chantiers de travaux publics et participa à la réorganisation du PCF clandestin avec Charles Terrenoire*, Elsof Leroy*, Louis Aublanc*, Lucien Fournier*. Arrêté avec cinq autres militants par la police française à la suite d’une distribution de tracts le 27 novembre 1940, ils furent conduits à la Kommandantur puis relâchés. Il fut arrêté à nouveau le 3 juillet 1941 lors de la grande rafle des communistes en Saône-et-Loire, emprisonné à Chalon puis remis en liberté le 7 octobre.

Employé plusieurs mois dans le Charollais, en zone libre, Camille Vaillot revint dans le bassin minier en mars 1942 pour organiser des distributions de tracts chez les mineurs. Arrêté le 1er mai et relâché le 28, il fut arrêté le 22 septembre, à la suite d’une distribution de tracts dans les cités de mineurs à l’occasion du 150e anniversaire de Valmy. Interné au camp de Pithiviers puis transféré au pénitencier de l’Ile de Ré, il y restera jusqu’au 15 décembre 1944.

Revenu à Monceau, Camille Vaillot fut réembauché au puits Pichon et devint le premier secrétaire du comité d’entreprise des Houillères de Blanzy de 1945 à 1946, délégué mineur en 1946, secrétaire de la section du PCF à Montceau de 1945 à 1951 puis secrétaire du PCF à Rozelay (puits de mine de Perrecy-les-Forges). Il fut un de ceux qui dirigèrent les grandes grèves de mineurs de 1948 au cours desquelles plusieurs centaines de CRS furent encerclés par les manifestants, capturés, désarmés et enfermés dans les douches de la mine jusqu’à la reconquête de la ville par l’armée. A cette occasion, il fut emprisonné. Il sera à nouveau arrêté et emprisonné en 1950 lors de la campagne pour la paix en Indochine.

Membre du PCF, Camille Vaillot était en 1991 président de l’ANACR de Montceau-les-Mines.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133400, notice VAILLOT Camille, Claude par Jean-Yves Boursier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 13 février 2022.

Par Jean-Yves Boursier

SOURCES : Ami entends-tu, revue de l’ANACR de Saône-et-Loire. — Camille Vaillot, Mémoires inédites. — Entretiens avec le militant (novembre 1991). — Fichier INSEE des décès.

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