VALENDUC Gaston, Charles

Fils d’un ouvrier du textile d’Armentières, Gaston Valenduc fit son apprentissage de tisseur à Argenteuil (Seine-et-Oise) où sa famille s’était réfugiée pendant la Première Guerre mondiale, dans de très dures conditions : onze heures de travail par jour, un seul dimanche de repos par mois. Revenu à Armentières en 1921, il fut employé au tissage Charvet.

Catholique fervent, il entra dans un Cercle d’études sociales et compléta son instruction (il n’avait pu obtenir son Certificat d’études primaires du fait de la guerre) grâce aux cours dispensés par des professeurs syndicalistes chrétiens. Membre du syndicat indépendant du Textile d’Armentières, d’inspiration chrétienne, que dirigeait alors Xavier Lesart*, Gaston Valenduc n’accéda à des responsabilités à la tête du groupement qu’à l’issue d’une grève de neuf semaines dans les tissages d’Armentières, en 1930. Soutenu par son oncle, Cyrille Danckaert*, il entra au comité directeur du syndicat dont il devint secrétaire adjoint. Il occupait ce poste lorsque, au début de l’année 1933, éclata une grève qui allait durer quinze semaines.

Conscient de l’immobilisme de l’équipe menée par Lesart, taxée par les militants socialistes et communistes de syndicat « jaune », Gaston Valenduc, bien qu’opposé à la grève, se montra favorable à une action commune avec la CGT sur le terrain strictement corporatif. Il joua également le rôle d’intermédiaire lors de négociations entreprises avec le patronat. A la fin du conflit, il fut élu secrétaire du syndicat du Textile, désormais affilié à la CFTC, et devint l’un des dirigeants de l’Union locale CFTC d’Armentières et environs. Permanent du syndicat, Gaston Valenduc ne put empêcher, malgré son dynamisme, la diminution des effectifs de son organisation au profit du syndicat CGT qui prit une nouvelle vigueur après les grèves de 1936.

Mobilisé en 1939 dans les services auxiliaires, fait prisonnier en 1940, Gaston Valenduc fut détenu dans un camp situé près de Berlin pendant toute la durée de la guerre ; il ne fut libéré par les troupes soviétiques qu’en février 1945.

Dès son retour à Armentières, il reprit son poste de secrétaire du syndicat du Textile, fonction qu’il assura jusqu’en 1958, date à laquelle une maladie cardiaque le contraignit à cesser toute activité militante. Gaston Valenduc était entré en 1945 à la commission administrative et au bureau de l’Union départementale CFTC du Nord et, de 1945 à 1956, fut secrétaire du bureau national de la Fédération du Textile. En 1964, il opta pour la CFTC maintenue.