VALENTE Alexandre, Marc, Joseph

Par Jacques Girault

Né le 7 juin 1902 à La Seyne (Var), mort le 19 avril 1998 à Mons (Var) ; instituteur ; militant syndical SNI ; militant mutualiste ; militant communiste (1946), puis socialiste (1947) , franc-maçon ; résistant MUR puis CFL ; maire de Mons (Var) en 1953, puis 1977.

Fils d’un chaudronnier en fer, d’opinions radicales-socialistes qui travailla dans toute la France et en Guinée, Alexandre Valente passa sa jeunesse à La Ciotat (Bouches-du-Rhône). Élève de l’école primaire supérieure de La Seyne, il entra à l’École normale d’instituteurs de Draguignan (Var) en 1918 et fut nommé à Mons dans le nord du département. Après avoir commencé son service militaire dans l’Infanterie alpine, il suivit l’école de Saint-Maixent puis fut affecté comme sous-lieutenant à Menton (Alpes-Maritimes). Retrouvant son poste à Mons pour quelques mois, nommé à Ramatuelle où il exerça les fonctions de secrétaire de mairie, il fut secrétaire de société musicale et trésorier du comité des fêtes. Nommé à Solliès-Pont en octobre 1927, il prit position en faveur du candidat socialiste SFIO lors des élections législatives alors que le maire Gensollen était candidat. En octobre 1928, il fut nommé instituteur à l’école Martini à La Seyne, puis à l’école Dutasta à Toulon (Var). A partir de 1929, il dirigea des colonies de vacances dans le département pendant l’été (Porquerolles de 1929-1930, Aups de 1931 à 1938. Ayant fait construire une maison à Toulon, il créa et présida l’amicale des assujettis à la loi Loucheur (1931-1940).

Archiviste du conseil syndical de l’Union générale des membres de l’enseignement public, section départementale du Syndicat national des instituteurs, depuis le 5 décembre 1929, Alexandre Valente devint trésorier en novembre 1932, à titre temporaire, fonction confirmée en janvier 1933. Il démissionna de ces responsabilités le 5 octobre 1933 en raison de son mauvais état de santé (pleurésie). Secrétaire général de l’Union départementale des sociétés de secours mutuels depuis 1933, il devint en octobre 1936 président de la société de secours mutuels des instituteurs du Var et conserva cette fonction jusqu’en 1946 quand se constitua la section départementale de la future Mutuelle générale de l’Éducation nationale. Il participa à la création avec Henri Lapeyre de la Mutuelle chirurgicale du Var en 1936 et présenta un rapport sur la retraite des vieux travailleurs au congrès national de la Mutualité française (Toulon, 25-28 mai 1939) dont il fut le commissaire général. Franc-maçon depuis 1928 (loge le « Réveil des Iles d’or », Hyères, Grand Orient de France), il fut secrétaire de la loge « Triomphe de la Concorde » à La Seyne de 1931 à 1935.

Mobilisé en août 1939 à Antibes (Alpes-Maritimes), muté à l’état-major à Briançon en janvier 1940, Alexandre Valente fut démobilisé en juin 1940. Il reprit son enseignement à l’école Dutasta et ses activités mutualistes. En septembre 1941, révoqué de l’enseignement pour appartenance à la Franc-maçonnerie, il entra à la Caisse de compensation des allocations familiales à Toulon comme employé et participa à la création de la Mutuelle médicale du Var pour les artisans, les commerçants et les professions libérales, en janvier 1942, en liaison avec la Mutuelle chirurgicale. En septembre 1942, il succéda au directeur général de la Caisse de compensation des allocations familiales. Administrateur de l’office départemental d’HBM, il en devint président (janvier 1943-août 1944).

A partir du 1er janvier 1943, Alexandre Valente s’affilia à l’Armée secrète (MUR) et, à partir du 1er septembre 1943, au bataillon de Toulon du régiment CFL. La guerre terminée, il ne réintégra pas l’enseignement. Directeur de la Caisse d’allocations familiales du Var jusqu’à sa retraite en juin 1962, il se consacra à l’action sociale (maisons d’enfants, enseignement ménager, colonies de vacances, centres aérés, etc) et à l’information par le journal trimestriel le Lien familial. En outre, il assura le secrétariat général de l’Union départementale des associations familiales et fut délégué au Crédit immobilier créé par la Caisse d’épargne.

Alexandre Valente adhéra « pendant quelques mois » au Parti communiste français. Pour les élections du Conseil de la République de 1946, il fit partie du comité de patronage de la liste communiste d’union républicaine et résistante. Membre « pour un an » du Parti socialiste SFIO, en 1947, il se considéra ensuite comme « socialiste indépendant ».

En 1953, Alexandre Valente devint maire de Mons (Var). La Fédération socialiste SFIO le considérait comme membre du Parti. Réélu maire jusqu’en 1971, désigné comme simple conseiller municipal en mars 1971, il retrouva son poste de maire en mars 1977 et ne se représenta pas en fin de mandat. Son action de maire correspondit entre autres avec l’aménagement de l’adduction d’eau potable (gravité depuis la source des Moulinets, puis pompage depuis la Siagnole), à l’installation de la mairie dans une chapelle des Pénitents après un référendum local, à l’électrification des campagnes. Il présida de 1966 à 1976 le SIVOM, regroupant les huit communes de canton de Fayence qui acheva notamment l’électrification des campagnes.

Marié religieusement en décembre 1922 à Mons, Alexandre Valente eut deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133437, notice VALENTE Alexandre, Marc, Joseph par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 10 octobre 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. J. Charlot (Centre d’histoire sociale du XXeme siècle, Université de Paris I). &#8212. — Arch. Alziary. &#8212. — Rens. du militant et de la mairie de Mons.

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