VALLON Louis (père)

Par Roger Pierre

Né le 16 mars 1875 à Valence (Drôme), mort le 25 janvier 1952 à Crest (Drôme) ; instituteur ; militant syndicaliste et socialiste de la Drôme ; maire de Crest.

Fils d’un journalier, Louis Vallon fut nommé instituteur à Crest en mai 1900 et enseigna à l’École primaire supérieure, où il reçut le titre de professeur, jusqu’à sa retraite, en octobre 1930. Il avait adhéré à l’Association amicale des membres de l’enseignement primaire de la Drôme, premier embryon syndical, dont il fut vice-président, puis président de 1910 à 1912. Lorsqu’en 1922, cette amicale se transforma en syndicat, il en devint l’un des dirigeants, fut délégué au congrès du Syndicat national des instituteurs du Havre (1922), délégué suppléant au congrès de Lyon (1924). Mais lorsque la tendance majoritaire, à laquelle il appartenait, fut en 1925 éliminée de la direction (voir Théophile Arnoux*), Louis Vallon réserva son activité à l’Association départementale autonome des membres de l’enseignement public de la Drôme, dont il fut le président de 1920 à 1940. Il participa à ce titre au conseil technique de la Fédération des autonomes de France et des colonies.

Militant de la section de Crest de la Ligue des droits de l’Homme, il fut nommé vice-président de la Fédération départementale au congrès de Valence, le 17 juin 1928. Animateur des œuvres laïques, patronages, cantines scolaires, œuvre des enfants à la montagne, organisateur des fêtes et représentations laïques, Louis Vallon présida le « Sou des écoles », la société de gymnastique « l’Alliance crestoise », et même le comice agricole des cantons de Crest.

Louis Vallon avait adhéré au Parti socialiste vers 1905, probablement à la suite du congrès d’unité de Saillans, mais il se tint à l’écart de toute activité politique militante jusqu’à la veille de sa mise à la retraite. Il prit cependant la tête de la liste que, pour la première fois, la section socialiste de Crest présenta le 5 mai 1929 aux élections municipales mais, malgré une énergique campagne contre le docteur Rozier, maire radical sortant, il n’obtint que 390 suffrages sur 1 146 exprimés. Dès la création de la Volonté socialiste, en 1930, il y collabora par une chronique de Crest surtout consacrée aux problèmes d’urbanisme et à la critique de la municipalité. Secrétaire de la section socialiste de Crest en 1931, candidat en 1932 au conseil général pour le canton de Crest-Nord, il obtint 636 voix contre 1 288 au docteur Rozier, sortant et réélu.

Nommé au bureau fédéral par le congrès de Pierrelatte le 22 mai 1932, Louis Vallon fut délégué, ainsi que son fils (voir Louis Vallon fils), au congrès national de Paris (juillet 1933). En octobre, avec Marcel Rouvière*, il s’opposa, contre le courant majoritaire dans la fédération, à l’exclusion des néo-socialistes, et prôna « l’apaisement et le retour à l’amitié par le rejet des sanctions ». Il dut alors quitter le Parti socialiste SFIO car on ne trouve plus trace par la suite de sa présence au parti.

A la Libération, il devint maire de Crest et fut réélu le 29 avril 1945. Il ne se représenta pas aux élections municipales de 1947 en raison de son état de santé. Il ne doit pas être confondu avec Ernest Vallon, qui fut président du conseil d’arrondissement de Die en 1936.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133560, notice VALLON Louis (père) par Roger Pierre, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 29 avril 2022.

Par Roger Pierre

SOURCES : Arch. Dép. Drôme, 3 M, 13 M 103, 35 M 107. — Bulletin de l’Amicale, puis du Syndicat des instituteurs de la Drôme, (1906-1930). — La Volonté socialiste, 10 octobre 1931 (portrait). — Le Crestois, 8 mars 1952.

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