VAQUEZ Pierre, Henri, Eugène

Par Loïc Le Bars

Né le 12 janvier 1896 à Sains-Morainvilliers (Oise), mort le 1er juin 1970 à Mory-Montcrux (Oise) : instituteur ; militant syndicaliste de tendance École Émancipée.

Fils d’un charpentier, Pierre Vaquez, élève du cours complémentaire de Breteuil puis de l’École normale d’instituteurs de Beauvais (Oise), fut instituteur à Mory-Montcrux pendant une longue période.

Il adhéra au syndicat des instituteurs de l’Oise à son retour de la Première Guerre mondiale et fut membre du syndicat unitaire dès sa constitution. Dissous en 1921 par le tribunal correctionnel de Beauvais, le syndicat se reconstitua presque aussitôt.

Il se maria avec Fernande, Alphonsine, Julie Lavallée (la date, le lieu ne figurant pas sur les documents d’état civil).

De 1926 à 1928, Pierre Vaquez eut en charge la pédagogie dans le bureau, dont Maurice Dommanget était le secrétaire, de la Fédération unitaire de l’enseignement. Il mit sur pied la commission pédagogique fédérale et impulsa la lutte contre « les manuels chauvins » à l’école primaire. Il rédigea le chapitre consacré à « l’œuvre pédagogique de la Fédération » dans la brochure que celle-ci édita en 1928 à l’occasion de son 25e anniversaire. Il pratiqua les méthodes actives dans sa classe qui fut l’une des premières où fonctionna une imprimerie scolaire.

En 1929, il se rangea dans la « majorité fédérale » aux côtés de Louis Bouët, de Maurice Dommanget, de Joseph Rollo et de la majorité des instituteurs communistes qui refusaient d’appliquer l’orientation ultra-gauchiste que leur parti impulsait depuis l’année précédente et qui risquait, selon eux, disloquer leur organisation syndicale caractérisée par la présence d’une forte minorité proche de la Ligue syndicaliste.

De 1930 à 1932, Pierre Vaquez fut secrétaire du syndicat de l’Oise. Au congrès de Grenoble, en 1931, il présenta un rapport sur « école laïque et prolétariat » qui réaffirmait la position traditionnelle de la Fédération dans ce domaine : certes, l’école laïque restait une « école de classe » au service de la bourgeoisie, mais elle était en même temps « un instrument d’affranchissement pour le prolétariat qui avait besoin d’un minimum d’instruction pour gérer ses organisations et assurer ses tâches révolutionnaires ». 


En 1941, sous l’Occupation, Pierre Vaquez fut arrêté et détenu durant huit mois au camp de Royallieu.

Pierre Vaquez continua à militer après la guerre au compte de l’Ecole émancipée et rédigea de nombreux articles pour sa revue. En 1969, il fut un des signataires du texte, intitulé "Fidèle à son passé, l’Ecole émancipée poursuit sa route", qui entérinait l’exclusion des militants de l’OCI de la tendance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133733, notice VAQUEZ Pierre, Henri, Eugène par Loïc Le Bars, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 13 janvier 2017.

Par Loïc Le Bars

SOURCES : L’École émancipée, 20 juin 1970. — Lettre de Madame Vaquez (1975).— Notice de Jean Maitron dans le DBMOF. — Notes de Jacques Girault.

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