VAUTHIER Raymond, Maurice

Par Jacques Girault

Né le 15 janvier 1905 à Clerval (Doubs), mort le 26 avril 1987 à Besançon (Doubs) ; professeur ; maire socialiste de Pontarlier (Doubs) (1935-1940), adjoint au maire de Besançon (1953-1971).

Fils d’un facteur de première classe à la gare de chemins de fer et d’une institutrice, Raymond Vauthier, après avoir obtenu le baccalauréat (1923), devint maître d’internat aux collèges de Châlons-sur-Marne (Marne) en 1925-1926, de Meaux (Seine-et-Marne) en 1926-1927, puis au lycée Michelet à Vanves (Seine) en 1927-1928. Titulaire d’une licence de lettres (1926) et d’un diplôme d’études supérieures de grec (1927) obtenus à la Sorbonne, il fut nommé professeur de lettres et de grammaire au collège de Pontarlier de 1928 à 1940. Il était jugé comme un excellent professeur par sa hiérarchie.

Exempté du service militaire en octobre 1929, il se maria en décembre 1932 à Besançon.

Secrétaire de la section de Pontarlier de la Fédération générale de l’enseignement-CGT, il était plus tard secrétaire de l’union locale CGT de cette ville.

En 1935, candidat sur la liste du Parti socialiste SFIO, il fut élu maire de Pontarlier par 14 voix contre 13 à un adversaire de droite. Cette même année, il écrivit à La Révolution prolétarienne engagée dans une campagne contre l’Union sacrée à la suite de la signature du pacte Laval-Staline et le ralliement au patriotisme du Parti communiste : « Membre du Service civil international et de l’Union des résistants à la guerre, je tiens à m’associer à votre mouvement ». En 1937, il fit donner le nom de Toussaint Louverture à une artère de la ville.

Candidat socialiste SFIO aux élections législatives d’avril 1936 dans la circonscription de Pontarlier, Raymond Vauthier obtint 1 477 voix sur 13 785 inscrits, le républicain indépendant d’action sociale, Fernand Claudet étant élu dès le 1er tour.

Au début de l’Occupation, Raymond Vauthier appela ses administrés, dans le journal unique imposé par les Allemands, à faire leur devoir face à l’occupant, adressa une lettre ouverte au maréchal Pétain et s’éleva contre la délation. Pour éviter le chômage, il créa des ateliers municipaux qui employèrent jusqu’à mille personnes.

Par ordre des autorités allemandes du 21 novembre 1940, en tant que maire en zone interdite, il fut expulsé par l’occupant, pour avoir, selon lui, encouragé « la défense passive » et écrit des « articles tendancieux dans la presse locale ». La mesure prenant effet le 12 décembre, il reçut le soutien des membres du conseil municipal qui démissionnèrent. Affecté provisoirement, le 23 janvier 1941, au lycée du Parc à Lyon (Rhône), il enseigna, à partir de novembre 1941, au lycée Berthollet d’Annecy (Haute-Savoie).

Resté en contact avec la Résistance du Doubs, en novembre 1944, il fut détaché de son poste de professeur au lycée d’Annecy pour pouvoir exercer des fonctions municipales à Pontarlier. Raymond Vauthier, nommé conseiller municipal dès la Libération, fut réélu maire en mai 1945. Il se retira en septembre 1945 pour retrouver son poste de professeur à Annecy tout en demeurant conseiller municipal jusqu’en 1947.

Toujours militant socialiste SFIO, Raymond Vautier devint le quatrième secrétaire de la fédération socialiste SFIO en octobre 1946. Il était en 1951 le président des cercles Jean Jaurès du département.

Au début de l’année 1947, muté au lycée Victor Hugo de Besançon, rapidement il fut responsable de "classes nouvelles". Il prit sa retraite en 1965.

De 1953 à 1971, il fut le premier adjoint de Jean Minjoz, maire de Besançon.

Après son décès, son nom fut donné au groupe scolaire de Pontarlier, au lycée de Pontarlier et à une école maternelle de Besançon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133871, notice VAUTHIER Raymond, Maurice par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 16 mars 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F7/13749, F17 28592 — Mairie de Pontarlier. — OURS, Fédération socialiste SFIO du Doubs. —Le Semeur ouvrier, 27 juin 1931. — Le Semeur ouvrier et paysan, 25 mai 1935. — La Révolution prolétarienne, 10 juillet 1935. — L’Est républicain, 28 et 29 avril 1987.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable