VAUTIER Louis, Gaston

Par Claude Pennetier

Né le 6 octobre 1904 à Mesnil-Clinchamps (Calvados), mort le 25 janvier 1981 à Pontault-Combault (Seine-et-Marne) ; ajusteur-outilleur ; dirigeant communiste de la Seine ; résistant.

Fils d’un sous-chef de gare à La Ferté-Macé mort de la grippe espagnole en 1918, Louis Vautier obtint son Certificat d’études primaires puis suivit les cours de l’école professionnelle de Cherbourg. Marié à Romainville en 1926 avec la fille du militant communiste Alphonse Moreau* (voir Alphonse Henri Moreau*), il travailla quatre mois chez Renault en 1927 comme ajusteur-outilleur avant d’être licencié pour avoir fait la grève le 1er Mai. Il était déjà membre de la CGTU. Il se fit ensuite embaucher dans diverses usines métallurgiques, et chez Voisin à Issy-les-Moulineaux en 1927. Après un passage au dépôt des chemins de fer de Montrouge qu’il abandonna en raison du salaire trop modique, il revint chez Renault vers 1930. Il quitta le domicile de ses beaux-parents à Pontault-Combault pour s’installer à Boulogne-Billancourt en 1934. C’est là qu’il s’affirma comme militant syndicaliste et adhéra au Parti communiste. En 1936, il était délégué de l’atelier d’outillage central.

Après les grèves, Louis Vautier succéda à Ernest Balbot comme secrétaire général de la section communiste de Renault et entra au bureau fédéral de Paris-Ouest. En décembre 1936, le parti lui demanda de quitter l’usine pour suivre l’École centrale d’Arcueil puis de devenir permanent politique à Boulogne. Sa participation à l’école centrale avait été appréciée : « Gros effort. Progrès très sensibles. Très discipliné et bon esprit de Parti. Peut jouer un rôle dirigeant dans la région Paris-Ouest. »(RGASPI, Moscou, 517 1 1887).

Mobilisé puis affecté spécial à Romainville, Louis Vautier fut un des dirigeants communistes clandestins de la région parisienne. Arrêté en 1942, emprisonné à la prison de la Santé, à Melun, puis à Châlons-sur-Marne, il fut déporté à Buchenwald en 1944. Il reçut la Médaille de la Résistance et la Croix de combattant volontaire.

Membre du bureau de la Fédération communiste de la Seine après 1945, il occupait l’importante fonction de responsable aux cadres. Louis Vautier n’aimait pas être au premier plan et avait peu de goût pour les interventions en public, mais les fonctions de confiance lui convenaient parfaitement. Il était membre du Comité national de Buchenwald-Dora et représenta Boulogne-Billancourt au conseil général de la Seine de 1945 à 1959 (membre de la commission du travail et du chômage et de la commission des immeubles départementaux et domaines, routes et chemins, eaux, assainissement, navigation). Il assura par la suite la direction du Mouvement de la paix dans la région parisienne puis le secrétariat de l’Association France-Roumanie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133877, notice VAUTIER Louis, Gaston par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 22 août 2017.

Par Claude Pennetier

SOURCES : J.-P. Depretto, Les Communistes et les usines Renault de Billancourt (1920-1936), Mémoire de Maîtrise, Paris-IV, 1974. — R. Francotte, Une Vie de militant communiste, Le Pavillon-Roger Maria, 1973. — Conseillers municipaux et généraux, 1871-1956, Imprimerie municipale, Hôtel de ville, 1957. — Témoignage de sa femme.

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