VERDAVAINE Émile

Par Yves Le Maner

Né le 20 avril 1880 à Lecelles (Nord), mort le 30 juin 1945 à Bruay-sur-Escaut ; ajusteur puis artisan métallurgiste, enfin secrétaire de mairie ; tour à tour militant socialiste et communiste ; maire d’Onnaing, conseiller général du Nord.

Issu d’une famille ouvrière, son père étant surveillant dans une sucrerie, Émile Verdavaine devint ouvrier métallurgiste à sa sortie de l’école primaire. Grâce aux cours du soir, il suivit une formation d’ajusteur-mécanicien et devint chef monteur de charpentes métalliques, métier qu’il exerça jusqu’en 1920. A cette date, il fonda une petite entreprise de mécanique à Onnaing, ce qui le contraignit à abandonner le secrétariat du syndicat local des Métaux qu’il détenait depuis le début du siècle.

Membre du Parti ouvrier français puis du Parti socialiste SFIO, conseiller municipal d’Onnaing depuis 1904, Émile Verdavaine fut élu conseiller général de Valenciennes-Est en 1913. Il fut délégué au XIe congrès national du Parti socialiste SFIO tenu à Amiens en janvier 1919. Prisonnier de guerre de 1914 à 1918, il fut choisi comme maire d’Onnaing par le conseil municipal à l’issue des élections de 1919. Verdavaine hésita longuement lorsque le processus de scission fut commencé. Finalement, il fut l’un des seuls dirigeants socialistes du Valenciennois à opter pour le Parti communiste en janvier 1921 et il entra au comité d’arrondissement de Valenciennes ainsi qu’au comité directeur de la Fédération communiste du Nord. Mais son passage au PC fut de courte durée et il réintégra la « vieille maison » au bout de quelques mois, inaugurant une série de va-et-vient entre socialisme et communisme qui lui vaudra rapidement l’étiquette d’opportuniste. Réélu pour le compte du Parti socialiste à la mairie d’Onnaing, il rejoignit le PC en 1927.

Fondateur de la coopérative « La Fraternelle » de Quarouble avant la Première Guerre mondiale, Émile Verdavaine en fut le gestionnaire jusqu’en 1928 quand la situation de la société, devenue difficile en raison de déficits successifs, l’obligea au dépôt de bilan. Il dut alors se retirer, les créanciers, parmi lesquels nombre de sociétaires ouvriers, ne parvenant pas à obtenir le remboursement de plus de 10 % de leurs créances. Cette faillite, jointe à celle survenue quelques mois plus tard à son entreprise personnelle, éveillèrent quelques soupçons quant à la probité de Verdavaine, ce qui provoqua la déchéance de ses fonctions politiques en 1929, par décision préfectorale.

Démissionnaire du PC, Émile Verdavaine adhéra au PPF de Jacques Doriot* en 1938. Cependant, il se refusa à la collaboration. Secrétaire de mairie à Bruay-sur-Escaut depuis 1935, il fit partie du groupe de résistance « Libération-Nord », utilisant ses fonctions à la mairie de Bruay pour alimenter résistants et réfractaires au STO en faux papiers et en cartes de ravitaillement. Il établit la liaison avec les autres mouvements locaux de résistance. de plus, il hébergea des pilotes et des évadés. Arrêté sur dénonciation le 28 août 1944, quelques jours avant la libération de la région, il fut déporté par les Allemands à Orianenburg et à Buchenwald. Il revint le 25 avril 1945, mais totalement épuisé par huit mois de détention, Émile Verdavaine mourut le 30 juin 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134036, notice VERDAVAINE Émile par Yves Le Maner, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 154/191, 195b et 595/38b. — La Vie socialiste, 12 novembre 1927. — Hugo Iéria, Les Militants ouvriers du Valenciennois de 1919 à 1939, Mémoire de Maîtrise, Lille, 1974. — Rens. UDC de Denain.

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