VERDEILLE Fernand, Jean, Géraud

Par Claude Pennetier

Né le 26 septembre 1906 à Penne-du-Tarn (Tarn), mort le 19 octobre 1974 à Paris (XIIIe arr.) ; instituteur, libraire ; militant socialiste du Tarn-et-Garonne puis du Tarn ; sénateur du Tarn.

Sénateur

Le père de Fernand Verdeille, artisan, était le créateur du mouvement socialiste dans le canton de Vaour (Tarn). Fernand entra très jeune dans la vie militante. En 1923, alors qu’il était élève à l’École normale de Montauban (Tarn-et-Garonne), il adhéra aux Jeunesses socialistes puis, en 1928, au Parti socialiste SFIO. Il exerça comme instituteur à partir de 1926, pour une dizaine d’années, à Bruniquel (Tarn-et-Garonne) puis fut nommé à l’École normale de Montauban. Secrétaire de la section de Bruniquel, délégué fédéral à la propagande, il organisa de multiples réunions dans la région toulousaine.

Fernand Verdeille devint l’un des dirigeants de la Fédération du Tarn, brisée par la scission néo-socialiste, lorsqu’Augustin Malroux*, qui le connaissait bien, l’appela en 1934 pour l’aider à la reconstituer. Leur action conjuguée porta ses fruits. Candidat aux élections législatives du 26 avril et du 3 mai 1936 dans la circonscription de Gaillac, Fernand Verdeille recueillit au premier tour 4 150 voix sur 15 114 inscrits et au second 5 358 voix. Il collabora aussi à l’organisation administrative de quotidiens régionaux du parti, notamment L’Éveil ouvrier et paysan.

En octobre 1938, Fernand Verdeille, qui venait de se marier, quitta l’enseignement pour ouvrir la Librairie des écoles, à Albi, avec sa femme Suzanne. Il appartint alors au syndicat des libraires et papetiers.

Officier d’infanterie pendant la guerre, il participa aux combats d’Alsace. Son action lui valut d’être cité et décoré de la Croix de guerre avec palmes. Démobilisé, il rejoignit, avec son ami Augustin Malroux, qui devait être déporté, la Résistance dans le Tarn et siégea au bureau clandestin de la Fédération socialiste.

Secrétaire fédéral du Tarn, fondateur et directeur de l’hebdomadaire socialiste, Le Républicain du Tarn, à partir de la Libération, Fernand Verdeille cumula les mandats : président du conseil général de 1945 à 1955, maire de sa ville natale, Penne, de 1946 à 1965, puis de Vaour en 1965, il fut conseiller de la République dès la naissance de cette Assemblée en 1946. Réélu sénateur sans interruption jusqu’à son décès, il assuma de nombreuses fonctions : membre de la commission de la France d’outre-mer, vice-président de la commission de l’Intérieur en 1951, vice-président de la commission des lois en 1958. Il fut aussi membre du Comité directeur de l’Association des maires de France.

Défenseur de la France rurale, très attaché aux pouvoirs locaux, Fernand Verdeille lutta avec acharnement contre la loi sur le regroupement et les fusions de communes qui lui semblait mener à un démantèlement de la vie démocratique. Il fut le promoteur de la loi de 1964, dite « loi Verdeille », sur l’organisation des sociétés communales et intercommunales de chasse qu’il voulait d’inspiration écologiste. Son but, selon lui, était « le maintien et le développement de la chasse populaire qui doit être à la disposition de tous les chasseurs sans distinction de fortune, qu’ils soient propriétaires ou non, ruraux ou citadins ». Par la suite, il fut président du groupe inter-parlementaire de la chasse et de la pêche et membre du Conseil supérieur de la chasse. Il protesta énergiquement contre le transfert des charges sur les pouvoirs locaux, exigeant l’aide des pouvoirs publics.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134041, notice VERDEILLE Fernand, Jean, Géraud par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 10 octobre 2022.

Par Claude Pennetier

Sénateur

SOURCES : Arch. OURS. — Anny Malroux, Avec mon père, Augustin Malroux, Rives du temps, 1991. — Le Cri des travailleurs, 1945-1946. — Le Monde, 22 octobre 1974. — Éloge funèbre prononcé par A. Méric. — Notes de G. Morin.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable