VERDIER Jean, Louis

Par Jacques Girault

Né le 23 novembre 1903 à Montrejeau (Haute-Garonne), mort le 27 avril 1986 à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI ; résistant ; militant communiste, conseiller municipal de Toulouse.

Jean Verdier était le fils de Joseph, Cyprien Verdier, coiffeur d’opinion radical-socialiste, et de Rosalie Courbette qui le fit baptiser et lui fit donner une instruction catholique. Son père, mobilisé dans la territoriale en 1915, étant mort des suites de ses blessures sur le front dans le Pas-de-Calais en août 1915, il devint pupille de la Nation en 1918. Élève du cours complémentaire de Montréjeau, il entra à l’École normale d’instituteurs de Toulouse en 1919 et “sabota“ par antimilitarisme le préparation militaire. En troisième année, la direction accepta la suppression de l’uniforme qu’il revendiquait avec d’autres élèves-maîtres.

Il se maria religieusement à l’église le 12 novembre 1925, à Franquevielle (Haute-Garonne) avec Marie-Louise Reulet, institutrice, fille d’un cultivateur. Ils eurent trois enfants qu’ils ne firent pas baptiser. À partir de 1922, il enseigna dans diverses communes du département, avant d’être nommé en postes doubles à Saint-Frajou en 1930, puis à Roquefort de 1931 à 1937. Il fut secrétaire de mairie à partir de 1926 et animait des activités périscolaires. Il enseigna par la suite à Toulouse (école Bayard de 1937 à 1947 puis école Jean Jaurès dans le quartier du Busca de 1947 à sa retraite en 1959).

Sa pédagogie était active dès le début de sa carrière, et il pratiqua les méthodes préconisées par Célestin Freinet (textes libres, imprimerie, journal de classe surtout) en dépit d’une interdiction de l’autorité administrative. Il utilisait les projections de films, organisait des sorties avec le concours des parents des élèves. Après sa nomination à Toulouse, dans des classes surchargées, il dut abandonner ces méthodes, faute de moyens mais en conserva l’esprit en animant des cercles laïques.

Jean Verdier adhéra au syndicat qui devait rejoindre la CGT dès 1922. Avec la possible double appartenance, membre du Syndicat national, il militait surtout avec quelques camarades, à la Fédération unitaire de l’enseignement et dans le groupe de Jeunes dont il fut le secrétaire-adjoint du groupe départemental de 1931 à 1934. Il fit partie du conseil syndical de la section départementale du SNI (CGT) élu en novembre 1933, responsable de la commission d’éducation laïque et sociale. Mais l’élection ne fut pas validée le mois suivant. Enthousiaste lors de la réunification syndicale de 1935-1936, il prit part à l’organisation du collège du travail à la Bourse du Travail encadrant des ouvriers préparant le certificat d’études primaires.

Jean Verdier, avec son épouse, participa aux luttes antifascistes du Mouvement Amsterdam-Pleyel du début des années 1930. Il fut gréviste le 12 février 1934. Électeur radical-socialiste, il vota pour le candidat socialiste dès le premier tour des élections de 1936. Il adhéra au Parti communiste en 1937 approuvant ses luttes contre les mesures consécutives à la “pause“ de 1937 et les mesures de remises en cause des choix du gouvernement de Font populaire. Aussi fut-il gréviste le 30 novembre 1938. Parallèlement, il n’était pas favorable aux reculs du gouvernement et de la direction du SNI au nom de la lutte pour la paix. Il s’opposa à la non-intervention pendant la guerre d’Espagne. Membre du conseil syndical, il hébergea des enseignants républicains espagnols et participa à l’organisation de l’accueil de 80 enfants espagnols avec leurs enseignants. Il n’approuva pas la campagne contre la guerre de la direction nationale du SNI à la fin de 1938. En octobre 1937, il fut candidat communiste au conseil général dans le canton de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne).

Jean Verdier fut mobilisé de septembre 1939 à juillet 1940. Pendant la guerre, résistant actif à partir de 1943, il représenta le Parti communiste au Comité départemental de Libération, en contact avec toutes ses composantes. Il fut homologué FFI (alias "Bertrand").

À la Libération, il contribua à la réorganisation syndicale, devint membre du conseil syndical et du bureau de la section départementale du SNI et continua d’y être actif une fois retraité.

Membre de la direction clandestine communiste, Jean Verdier fit partie du premier comité fédéral jusqu’en 1962, responsable des questions laïques. Il resta membre du comité de la section communiste de Toulouse. Candidat aux élections municipales de 1953, il fut intégré dans le conseil municipal en 1955 en remplacement d’un élu communiste. La liste communiste aux élections municipales de 1959 obtint quelques élus dont Verdier.

À la fin des années 195O, il présida un cercle laïque dans son quartier.

Veuf depuis 1952, Jean Verdier, toujours communiste, habitait Saint-Gaudens et participait aux enquêtes du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134061, notice VERDIER Jean, Louis par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er novembre 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Presse syndicale départementale dont La Voix des Jeunes, bulletin des groupes de jeunes. — Presse locale dont La Voix du Midi, octobre 1937. — SHD, Vincennes GR 16 P 589118. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Etat civil. — Notes d’Alain Dalançon.

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