VERGEAT Marcel [VERGEAT Joseph, Victor, Marcel]

Par Jean Maitron

Né le 6 août 1891 à Saint-Étienne (Loire) ; disparu en mer Blanche vers le 1er octobre 1920 avec R. Lefebvre et Lepetit ; ouvrier tourneur mécanicien ; militant syndicaliste révolutionnaire ; opposant à la Première Guerre mondiale, adhérent du Comité pour la reprise des relations internationales ; membre de la commission exécutive du Comité de la IIIe Internationale.

Jules Lepetit, Raymond Lefebvre et Marcel Vergeat vont, en compagnie de Racovski, visiter les organisations ouvrières de Karkow (Ukraine). ("Les Précurseurs", carte postale, Librairie du Travail, octobre 1921)

Avec ses parents, Vergeat vint habiter Boulogne-sur-Seine en 1908. Le 22 mai 1910, il fut arrêté au cours des bagarres qui suivirent l’inauguration du monument élevé à la mémoire des morts de la Commune au cimetière Montparnasse. Inculpé d’outrages et de violences à agents, il fut condamné, le 26 août, par la 11e Chambre correctionnelle, à un mois de prison avec sursis. Il militait alors au sein de la Jeunesse révolutionnaire de la Seine dont il fut un temps le trésorier. Deux ans plus tard, le 1er septembre, il prit une part active au congrès de la Jeunesse syndicaliste des Métaux dont il était le secrétaire et, en 1913, il appartint à la commission du journal Le Cri des Jeunesses syndicalistes.

À la déclaration de guerre, Vergeat, réformé n° 2 depuis l’année précédente, ne fut pas appelé et il s’efforça de reconstituer le mouvement des Jeunesses désorganisé par la mobilisation. Membre, en 1916, de la commission exécutive du Comité d’action internationale pour la paix et dirigeant important de l’Entente des Jeunesses syndicalistes, il fit publier en novembre un manifeste de ces Jeunesses se ralliant sans réserve aux résolutions des conférences de Zimmerwald et de Kienthal.

Vergeat participa aux réunions des conseils syndicaux minoritaires tenues dès février 1918 à l’initiative du comité de défense syndicaliste. Secrétaire de la section des J. S. au sein du syndicat des métaux de la Seine il déploya de 1918 à 1920 une grande activité ainsi qu’au Comité de la IIIe Internationale et dans les syndicats minoritaires. En juin 1920, il fit une déclaration de gérance pour l’Ouvrier des Métaux.

C’est en juillet 1920 qu’il quitta Paris en compagnie de Bertho, dit Lepetit. Ils se rendaient à Moscou et devaient rejoindre, en cours de route, Midol et Péricat, ce dernier prenant la tête de la délégation. Vergeat et Lepetit ne purent arriver à temps pour prendre part à la conférence internationale des syndicats révolutionnaires qui se tint le 15 juillet, à la veille du deuxième congrès de l’Internationale communiste.

Sur le chemin du retour, Vergeat, en compagnie de Lepetit, de R. Lefebvre et de leur traducteur Sacha Toubine, disparut en mer, à la date du 1er octobre vraisemblablement, au large de Mourmansk — voir Louis Bertho.

Il était marié, père de deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134094, notice VERGEAT Marcel [VERGEAT Joseph, Victor, Marcel] par Jean Maitron, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 18 janvier 2022.

Par Jean Maitron

Jules Lepetit, Raymond Lefebvre et Marcel Vergeat vont, en compagnie de Racovski, visiter les organisations ouvrières de Karkow (Ukraine). ("Les Précurseurs", carte postale, Librairie du Travail, octobre 1921)
Dernière photo de Vergeat. Il prend la parole devant des ouvriers russe.
Librairie du travail.

ŒUVRE : Collaboration à l’Internationale de Péricat (février-septembre 1919) et à la Vie ouvrière de P. Monatte. — Deux articles publiés dans le quotidien socialiste Le Populaire : 21 juin et 4 novembre 1918.

SOURCE : Arch. personnelles (Jean Maitron). — J. Chuzeville, Fernand Loriot, le fondateur oublié du Parti communiste, L’Harmattan, 2012.

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