VERKINDÈRE Jules

Par J.-L. Panné

Né et mort à Halluin (Nord) : 27 octobre 1883-3 octobre 1951. Ouvrier du Textile ; dirigeant syndicaliste CFTC.

Fils de tisserands, Jules Verkindère naquit dans une famille nombreuse et dut devenir apprenti-donneur de fils dès l’âge de dix ans. A treize ans, il adhéra au syndicat indépendant « La Fraternité ouvrière ». Membre du Sillon de Marc Sangnier* dès le début du siècle, il participa aux travaux du cercle d’études « Léon-XIII ». En 1904, il organisa l’Union des syndicats ouvriers du Textile dont il devint le président en 1910. La même année, il fonda « L’Épi », coopérative boulangère. En 1912, il fut élu conseiller prud’homme. A la veille de la guerre, l’Union ouvrière d’Halluin qui groupait trois syndicats, du Textile, du Bois et du Bâtiment, comptait un millier d’adhérents et Jules Verkindère en fut élu secrétaire en 1914. Il fut élu conseiller prud’homme en 1913. Ruinée au sortir de la guerre, l’Union éprouva de grandes difficultés à se reconstituer.

Verkindère fit alors appel à Arthur Houte* qui revint de Bourges où il avait été affecté à l’arsenal. Quarante adhérents soutinrent l’action des deux hommes alors que l’Union locale CGT en comptait alors 4 000. Dès la fin 1919, deux nouveaux syndicats rejoignaient l’Union ouvrière : celui des contremaîtres et celui des employés. Puis viendront le syndicat de la Métallurgie (1920), ceux des ouvriers des Transports (1922), de l’Industrie chimique (1925), de la Boulangerie (1930) et de la Brosserie (1936).

Jules Verkindère fut le délégué des syndicats chrétiens d’Halluin aux IVe et Ve congrès nationaux de la CFTC (1923 et 1924). En 1924, il fut élu au Conseil supérieur du travail au titre du groupe VI-VIII, laine-lin-coton. Au congrès suivant (1925), il reçut le prix Brellaz pour son active propagande. Membre de la commission de vérification des mandats lors du IXe congrès de la CFTC en 1928, il assista également au congrès suivant en 1929. En mai 1928, il avait présidé le VIIIe congrès de la Fédération des syndicats chrétiens du Textile.

L’Union ouvrière qui participait aux conflits sociaux aux côtés de la CGTU, subit les critiques et les assauts du patronat catholique du Consortium textile et l’un des patrons, Eugène Mathon, tenta d’obtenir de Rome la condamnation du syndicalisme chrétien. Parallèlement, A. Houte créa une coopérative de production de chaises, « La Sève », dont s’occupa Jules Verkindère, coopérateur convaincu. En 1927, la CFTC inaugura un nouveau local qui abrita une mutuelle, des cercles d’études, une salle des fêtes et un cinéma. En 1928, les syndicalistes CFTC jouèrent un rôle important au cours de la grève déclenchée par les unitaires à l’entreprise Sion, qui marqua l’apogée des affrontements entre syndicats chrétiens et syndicats unitaires. La grande grève d’Halluin permit au syndicalisme chrétien de se faire connaître en France et auprès du Saint-Siège.

Avec le déclin des syndicats unitaires à partir de 1929, les syndicats chrétiens virent leurs effectifs s’accroître. En 1937, grâce à l’action conjuguée de Jules Verkindère et Arthur Houte, l’UO comptait 3 300 membres.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134149, notice VERKINDÈRE Jules par J.-L. Panné, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par J.-L. Panné

SOURCES : La Circulaire confédérale. — M. Hastings, Halluin la rouge 1919-1939, Presses universitaire de Lille, 1991. — M. Launay, La CFTC. Origines et développement, 1919-1940, Pub. de la Sorbonne, 1987. — Dict., t. 15.

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