VERNET Jean

Par Jacques Girault, Claude Pennetier

Né le 6 avril 1909 au Pouzin (Ardèche), mort le 10 juillet 1975 à Gigors-Lozeron (Drôme) ; instituteur en Ardèche ; militant syndicaliste ; militant pacifiste.

Fils d’un mécanicien dans la compagnie de chemins de fer PLM, Jean Vernet, élève de l’Ecole normale d’instituteurs de Privas (Ardèche) en 1925, nommé instituteur en 1928 à Saint-Julien-du-Gua, effectua son service militaire et devint instituteur à Félines d‘avril 1931 à 1937. Avec sa collègue Élise Avenas, militante syndicaliste, il pratiqua la co-éducation et se lança dans la pratique du texte libre. Il se maria en décembre 1935 à Tournon (Ardèche) avec une institutrice, Georgette Vernet. Nommés dans deux postes voisins, en 1937, ils obtinrent un poste double au Crestet en 1937, puis à Saint-Barthélemy-le-Plain en 1938-1939.

Jean Vernet adhéra à sa sortie de l’ENI en 1928 au syndicat de la Fédération unitaire de l’enseignement. Lors des quatre années à Félines, il fut initié au syndicalisme par Élise Avenas. Secrétaire du groupe de jeunes en décembre 1931, il devint membre du conseil syndical du syndicat unitaire en 1931. Trésorier du syndicat unitaire en 1934-1935, il fut au centre des difficultés lors de la fusion avec le Syndicat national CGT. Il devint le secrétaire général de la section départementale du SNI entre 1935 et 1937, mais cette responsabilité fut remise en question en raison de difficultés dans le processus de fusion. Pendant une année, la situation fut tendue, les anciens confédérés refusant de participer aux instances de direction. Les tentatives d’arbitrage de l’Union départementale CGT ayant échoué, finalement la direction confédérale nationale imposa son arbitrage en janvier 1937. Vernet conserva le secrétariat général de la section départementale et fut remplacé le mois suivant. Resté membre du conseil syndical, il devint responsable de la diffusion du bulletin syndical en décembre 1937. Se définissant en 1975 comme “anarcho-syndicaliste“, il était aussi un des animateurs du groupe des “Amis de l’École émancipée“ et participa à toutes ses actions, et notamment partagea ses analyses pacifistes tout en ayant une sympathie pour la “gauche anticléricale“ sans avoir “une grande confiance dans l’action des partis politiques“. Gréviste le 30 novembre 1938, il fut sanctionné d’une retenue de huit jours de salaire.

Avec son ami Paul Varène, il fut aussi un des pionniers de la Mutuelle assurances automobiles des instituteurs de France.

Son épouse, qui partageait ses analyses, fut emprisonnée en 1940. Jean Vernet fut déplacé d’office à Alba-la-Romaine, puis nommé au Teil d’octobre 1945 à 1962. Il dirigea l’école de garçons du Château rouge à Saint-Georges-les-Bains de 1962 à sa retraite en 1964.

Ils continuèrent à militer dans le groupe des “Amis de l’École émancipée“ et participèrent à des organisations de la Fédération des œuvres laïques. Ils prirent leur retraite à Granges-lès-Valence. Pendant plusieurs années, il aida à la culture musicale des normaliens et participa à des centres musicaux ruraux. Il n’arrêta pas cette activité lors de sa retraite.

Jean Vernet fut un temps trésorier de la section ardéchoise de la Fédération générale des retraités.

Il fut incinéré à Lyon et l’ensevelissement se déroula au cimetière de La Voulte .

Il ne se confondait pas avec Jean Vernet, également instituteur, militant communiste de l’Ardèche.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134190, notice VERNET Jean par Jacques Girault, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 16 mars 2021.

Par Jacques Girault, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Ardèche, 117 W 13 ?.— Renseignements fournis par l’intéressé en 1975. — Presse syndicale. — Mazabrard (Jean-Paul), Le syndicalisme enseignant en Ardèche 1930-1939, Strasbourg, 1982. — La Révolution prolétarienne, août-septembre 1975. — Le Courrier du retraité (Ardèche), octobre 1975. — DBMOF, notice non signée.

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