Par Jean Maitron
Né le 3 avril 1873 à Châteauneuf-sur-Sarthe (Maine-et-Loire), mort le 30 octobre 1940 à Trélazé ; artisan menuisier ; militant socialiste, un temp court communiste ; maire de Trélazé.
Le père de Ferdinand Vest, devenu allumettier à la Manufacture de Trélazé, figure parmi les fondateurs du syndicat de cette profession le 11 octobre 1890 et son nom apparaît parmi les membres actifs du premier conseil syndical. Initié très tôt à l’action militante, artisan menuisier au village de Malaquais, au cœur de la cité ardoisière, Ferdinand Vest s’associa aux luttes politiques et sociales de ses concitoyens. Membre de la section locale du Parti socialiste, il entra le 15 mai 1904 au conseil municipal de Trélazé, lors du triomphe de la liste ouvrière. Il fut second adjoint au maire du 17 mai 1908 au 16 mai 1912. Son action particulièrement militante se situe entre 1908 et 1914 lors des grandes grèves ardoisières de cette période. Les 26 et 27 juin 1910, au cours d’une violente manifestation de rue des ouvriers ardoisiers dont il prit la tête, il fut appréhendé et incarcéré pour « violence et rébellion » et condamné à trois mois de prison et 180 F d’amende.
A cette époque, Vest se situait à l’aile gauche du Parti socialiste et fut présent aux congrès nationaux de Toulouse (1908) et de Nîmes (1910). Il fut secrétaire général adjoint de la Fédération du Maine-et-Loire de 1910 à la guerre. Aux côtés des militants syndicalistes de Trélazé, principalement Soutif et L. Ménard, il apporta un soutien efficace aux instituteurs syndiqués qui luttaient pour la reconnaissance du droit syndical aux fonctionnaires. En décembre 1920, délégué au congrès de Tours, il se prononça, avec L. Bouët du syndicat des instituteurs, pour la motion qui préconisait l’adhésion à la IIIe Internationale. Pendant plusieurs années, Vest milita au Parti communiste dont il fut le candidat à différentes reprises. Élu premier adjoint le 30 novembre 1919, il le resta jusqu’au 16 mai 1925. Ayant alors rompu avec le Parti communiste, il devint maire de Trélazé et le resta jusqu’à sa mort. En 1925, le 17 mai, il fut élu par 15 voix sur 22 conseillers votants. Il était assisté de Gillouard Louis, premier adjoint et de Charron Auguste, deuxième adjoint. F. Vest était alors sans appartenance politique. Entre-temps, F. Vest avait abandonné le Parti communiste.
Par Jean Maitron
SOURCES : Arch. Dép. Maine-et-Loire. — L’Effort social. — Rens. mairie de Trélazé. — Notes de M. Poperen.