VEYER Camille

Par Henri Manceau

Né le 22 février 1894 à Moussey (Vosges), mort le 29 janvier 1969 à Charleville-Mézières (Ardennes) ; charpentier ; militant communiste ; résistant.

Fils d’un bûcheron, Camille Veyer travailla à l’usine textile Lederich connue pour la dureté de ses contremaîtres. Engagé, il accomplit, de 1912 à 1914, son service militaire au Maroc et participa à la prise de Kenifra. Il écrivait à ce sujet : « Les soldats ont coupé vingt-deux têtes de Marocains, ils les ont exposées près du drapeau français. » La photographie fut envoyée à l’Humanité par Camille Veyer en 1925, lors de la guerre du Rif. Durant la Première Guerre mondiale, il fut mobilisé sur le front du Nord de la France, puis sur le front d’Orient.

En 1920, Camille Veyer était cheminot dans les Ardennes puis, en 1921, il devint charpentier. Militant d’abord à l’ARAC, il s’employa à une large diffusion de la presse communiste dans les casernes et fit déposer des couronnes rouges devant les monuments aux morts « victimes du capitalisme ». A partir de 1926, date de la création de L’Exploité, organe du Parti communiste pour les départements de la Marne, des Ardennes et de l’Aisne, Camille Veyer fut un actif diffuseur du journal. Il participa à maints meetings, en particulier à ceux organisés en faveur de Sacco et Vanzetti et, chaque année, à la commémoration de la Commune à Paris. Il mena une importante action de rue contre les menaces fascistes à partir de 1934, contre Jacques Doriot* à Mézières le 16 octobre 1936. Il aimait « la bagarre » et faisait impression en raison de sa carrure et aussi de son esprit de décision. Les affiches à cette époque devaient être timbrées et par là-même coûtaient cher ; aussi Camille Veyer les légalisait-il en décollant des timbres sur les affiches voisines. Dans la diffusion de masse de la presse communiste, il se distingua par son allant, son efficacité et son souci de faire rentrer tout de suite l’argent récolté par les différents diffuseurs.

Réfugié dans les Deux-Sèvres pendant la Seconde Guerre mondiale, Camille Veyer diffusa la presse clandestine du Parti communiste et entretint une correspondance suivie avec les camarades communistes des Ardennes emprisonnés, à qui il envoya de nombreux colis.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134289, notice VEYER Camille par Henri Manceau, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Henri Manceau

SOURCES : Arch. Dép. Ardennes. — Témoignage de l’intéressé.

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