VEYRET Auguste

Par Maurice Moissonnier, Laurent Gonon

Né le 26 mai 1903 à Heyrieux (Isère), mort en juillet 1968 à Grigny (Rhône) ; plâtrier-peintre ; syndicaliste CGT du Rhône ; résistant ; Conseiller municipal communiste (1945-1968), 1er adjoint puis Maire (1959-1965) de Grigny (Rhône).

Auguste Veyret en 1964.
Auguste Veyret en 1964.

Auguste Veyret était plâtrier-peintre. Très jeune actif militant syndical du bâtiment, il adhéra à la Jeunesse communiste dès 1920 et au Parti communiste en 1926. Le 26 décembre 1935, pour la CGT Unitaire, avecHildebert Chaintreuil pour le Cartel, ils organisaient une réunion des carriers à Taluyers (Rhône) ; il était alors parmi les principaux dirigeants de l’Union départementale CGT Unitaire. En mars 1936, il participa, parmi les soixante délégués du Rhône, au congrès d’unification de la CGT à Toulouse. Il figura parmi les signataires de « l’accord Bollaert » qui, dans la nuit du 10 au 11 juin 1936, fut conclu entre l’Union départementale CGT du Rhône et l’Union des chambres syndicales patronales lyonnaises, accord qui adaptait aux conditions locales les dispositions contenues dans les accords Matignon. Il siégea ensuite à la commission départementale de conciliation instituée en juillet 1937, en application de la décision du gouvernement Blum sur les procédures de conciliation. Le 25 octobre 1936, au 10e congrès régional du bâtiment qui réunit le Rhône et l’Ain, tenu à la Bourse du Travail de Lyon, trois délégués et trois suppléants furent choisis pour coordonner l’action régionale. Hildebert Chaintreuil fut désigné parmi les délégués, Auguste Veyret et Albert Fau furent élus suppléants. Le 22 janvier 1937, Auguste Veyret fut chargé de représenter les travailleurs du bâtiment à l’Office municipal et départemental de placement de la main-d’oeuvre et, le 22 avril de la même année, il fut élu, avec 204 voix, membre de la commission administrative de la Bourse du Travail de Lyon. Le 1er mai 1938, au Congrès départemental de la CGT, après l’intervention de H. Chaintreuil, Auguste Veyret analysa le marasme qui frappait la construction. Le 4 octobre 1938, A. Veyret appartenait au Cartel du bâtiment avec A. Fau, F. Charreton et Bordes. Le 19 février 1939, s’ouvrait le congrès de la Xe Région du bâtiment avec 150 délégués représentant 70 syndicats, dans une période de « répression féroce qui s’est abattue sur le mouvement syndical aggravée par la politique de licenciements favorisée par les décrets-lois », selon Louis Becker (1900-1940), secrétaire adjoint de l’UD CGT. Parmi une commission exécutive de 36 membres, un bureau de six membres fut élu : Chaintreuil Hildebert (1906-1999) et Bressand Elie secrétaires titulaires permanents, Fau Albert, Ducourthial Raymond, Minard Jean-Marie secrétaires suppléants, Andrieux Charles, trésorier, Auguste Veyret, adjoint, non-permanents. Auguste Veyret soutint les républicains espagnols et condamna les accords de Munich de septembre 1938. Toutes activités qui le conduisirent sur la liste des dirigeants syndicaux 1938-1940, identifiés par l’enquête de novembre 1938, communiquée par le Commissaire divisionnaire de la police spéciale à Lyon, à la demande du préfet en date du 14 mai 1940, « délégués ouvriers signalés à M. l’Inspecteur divisionnaire du Travail comme suspects d’avoir appartenu au parti communiste. En application du décret-loi du 26 sept 1939 ». Les employeurs avaient été mis à contribution pour ce travail, par courrier du 20 avril 1940 du ministère du travail. Il était identifié au sein de la 10e région fédérale du bâtiment, cartel du bâtiment, avec Chaintreuil Hildebert, « secrétaire, tendance communiste ». Veyret Auguste, demeurait alors 103, rue de Gerland à Lyon, « militant du Parti communiste, pas d’antécédent judiciaire connu », précisait l’auteur de l’enquête. Auguste était en outre identifié secrétaire du syndicat des plâtriers peintres de Lyon et de la Banlieue, affilié à la CGT, comptant 1 350 adhérents, domicilié 32 rue d’Anvers. Le secrétaire adjoint était Jean Legay, le trésorier Eugène Barbier et le trésorier adjoint Michel Leim. Pendant la guerre (1939-1945), Auguste Veyret rejoignit la Résistance où il devint chef de groupe des FTPF. Après l’ordre d’insurrection du 18 août 1944, avec Jean Vinson, Antoine Gagnaire, Albert Umano, son groupe détruisit systématiquement les ponts métalliques. A la Libération, il participa au 1er conseil municipal de Grigny (Rhône), élu et réélu, porté ensuite au poste de 1er adjoint au maire. Avant d’être élu maire en 1959 jusqu’en 1965, intervenant pour la jeunesse et l’enfance, les écoles, le logement, les vieux travailleurs, défendant les revendications de la population. A la perte de la municipalité (1965), il demeura élu au Conseil municipal jusqu’à sa mort d’une hémorragie cérébrale à Grigny (Rhône) où ses obsèques furent célébrées le 19 juillet 1968, avant d’être inhumé dans son village natal. La municipalité communiste (1977-1992) dirigée par Roger Tissot attribua son patronyme au Centre aéré qu’il avait contribué à créer.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134298, notice VEYRET Auguste par Maurice Moissonnier, Laurent Gonon, version mise en ligne le 31 mars 2016, dernière modification le 25 juillet 2017.

Par Maurice Moissonnier, Laurent Gonon

Auguste Veyret en 1964.
Auguste Veyret en 1964.

SOURCES : Arch. de l’UD-CGT du Rhône. — Arch. de la Bourse du Travail de Lyon. — Le Semeur, mai-juin 1937.— Compte rendu du congrès confédéral de la CGT de 1936. — Notes de Louis Botella. — Maurice Moissonnier, Le mouvement ouvrier rhodanien dans la tourmente, Tomes 1 et 2, éditions Aleas, Lyon 2004 et 2005 – Arch. Dép. du Rhône, 10M238, 7 novembre 1938. – La Voix du Lyonnais, 19/07/1964, 21/07/1968, Bibliothèque municipale de Lyon, Magreg 951603. – Grigny martyrisée 1939-1945, par Roger Tissot, éditions Europe imprim’, Lyon, 1995.

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