VIAN Francis, Lucien, Henri

Par Alain Dalançon

Né le 15 juin 1917 à Privas (Ardèche), mort le 16 août 2008 à Rambouillet (Yvelines) ; professeur agrégé de grammaire, professeur d’université ; militant du SNES, militant associatif.

Fils de Victor Vian, professeur, et d’Augusta Graille, Francis Vian fit ses études aux lycées de Digne (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) et d’Avignon (Vaucluse), puis ses études supérieures au lycée du Parc et à la Faculté des Lettres de Lyon (Rhône). Reçu premier à l’agrégation de grammaire en 1938, il commença sa carrière dans l’enseignement secondaire au lycée Ampère à Lyon. À la Libération il enseigna au lycée Marcelin-Berthelot à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne), puis au lycée Michelet à Vanves (Seine, Hauts-de-Seine) en 1946 et enfin, à partir de 1947, au lycée Montaigne à Paris.

Il se maria le 10 février 1941 à Saint-Fons (Rhône) avec Renée Coche, institutrice, fille d’un menuisier. Divorcé en 1946, il épousa le 15 juillet 1947 à Paris (XVIe arr.) Suzanne Stapfer, dont il eut deux filles et deux garçons (Michèle [Mme Pierre Duval], Solange [Mme Bernard Vergnières], Jean-Claude et Joël).

Militant du nouveau Syndicat national de l’enseignement secondaire à la Libération, il fut secrétaire général de la section du Rhône de la Fédération générale de l’enseignement-CGT, de la Libération à 1946 et siégeait à la commission exécutive de l’UD-CGT depuis le 30 juin 1945. Il écrivit de nombreux articles dans L’École libérée, où il se prononçait notamment en faveur de l’école unique « républicaine et démocratique » et il encouragea la participation des fédérations à la FSM, nouvellement créée. Au congrès du SNES de mars 1946, il fut élu titulaire à la CE, membre de la commission des conflits. Il défendit la structure du syndicat unique de l’enseignement et le retrait de la Fédération générale des fonctionnaires pour le congrès suivant de la Fédération générale de l’enseignement. À ce congrès il présenta avec Pierre Giraud un projet de motion revendiquant pour le mouvement syndical le droit de déterminer démocratiquement en toute occasion sa position spécifique et fut élu suppléant à la commission administrative de la fédération qui devint Fédération de l’Éducation nationale. En février 1948, il signa l’appel à passer à la CGT-FO dans L’Université syndicaliste.

Parallèlement, Francis Vian préparait sa thèse : il étudia le mythe de la « Guerre des Géants » à la fois à partir des textes littéraires et des monuments figurés, dont il établit un répertoire. Docteur d’État après la soutenance de sa thèse à la Sorbonne en 1951, il fut nommé en 1952 professeur de langue et littérature grecques à la Faculté des Lettres de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Il en devint doyen de 1962 à 1968 et eut la responsabilité de l’installation de la faculté dans ses nouveaux locaux du boulevard Gergovia.

En 1967, il figura parmi les fondateurs de l’Association des professeurs de langues anciennes de l’enseignement supérieur (APLAES), dont il fut le premier président de 1967 à 1971. En 1968, il obtint sa nomination à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Nanterre, noyau de la future Université Paris X-Nanterre, où il effectua la suite de sa carrière et dont il devint professeur émérite en 1986.

Ses collègues, disciples et amis lui offrirent un volume de Mélanges en 2003 : Des Géants à Dionysos. Mélanges de mythologie et de poésie grecques offerts à Francis Vian (édités par D. Accorinti et P. Chuvin, Alessandria, Edizioni dell’Orso (coll. Hellenica 10), 2003). Il était officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite et des Palmes académiques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134359, notice VIAN Francis, Lucien, Henri par Alain Dalançon, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 décembre 2018.

Par Alain Dalançon

ŒUVRE : Parmi les nombreux ouvrages et articles (33 références au fichier de la BNF) : La guerre des Géants, le mythe avant l’époque hellénistique (thèse principale) ; Répertoire des gigantomachies figurées dans l’art grec et romain (thèse complémentaire) (1952). — Histoire de la tradition manuscrite de Quintus de Smyrne, PUF, 1959. — Recherches sur les Posthomerica de Quintus de Smyrne (Coll. Études et commentaires, 30), Klincksieck, 1963. — Les Origines de Thèbes. Cadmos et les Spartes (Coll. Études et commentaires, 48), Klincksieck, 1963. — Edition de Quintus de Smyrne, la suite d’Homère (3 vol., 1963, 1966, 1969).

SOURCES : Arch. IRHSES (L’Université syndicaliste). — Arch. IHS-CGT-Rhône-Alpes, fonds UD. — L’École libérée, 1945. — Audrey Le Goupil, L’Union départementale CGT du Rhône et l’action revendicative (septembre 1944-décembre 1947), mémoire de maîtrise, Lyon II, 1998. — Notice en ligne sur le site du Who’s Who in France. — Notes de Jacques Girault.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable