VIBERT Albert, Marie

Fils d’un ancien tanneur, Albert Vibert fréquenta l’école confessionnelle jusqu’à onze ans puis l’école publique de onze à treize ans. Apprenti ajusteur à Redon en 1907, puis ouvrier, il fut envoyé au front pendant la Première Guerre mondiale. A son retour, il fonda un syndicat des métallurgistes dont il devint secrétaire et une Union locale des syndicats dont il fut aussi secrétaire. Mais après les grèves de 1920, il fut mis à l’index par le patronat redonnais et, ne trouvant plus de travail, fut, un moment, gérant d’une coopérative. A partir de 1924, il se consacra à l’exploitation d’un petit bien familial de quelques hectares à La Touche, aux portes de Redon.

Fondateur de la section SFIO de Redon en novembre 1919, Albert Vibert en fut le secrétaire jusqu’en juin 1925 puis à partir d’avril 1928, pendant plus de quarante ans. Élu conseiller municipal de Redon en 1925 sur une liste radicale-socialiste et nommé adjoint au maire, il ne fut pas réélu en 1929. Il se présenta aux élections sénatoriales de 1932, au conseil général en 1931, 1937, 1958, aux cantonales de 1951, aux législatives de 1924 (19 222 voix sur 150 528 inscrits), 1951, à la Constituante en octobre 1945 et en juin 1946.

Longtemps vice-président de la section de Redon de la Ligue des droits de l’Homme et du citoyen, Albert Vibert était en 1945, président du comité cantonal de la Résistance. En 1950, il faisait toujours partie de la commission exécutive de la Fédération socialiste d’Ille-et-Vilaine et, en 1955, il fut candidat de la CGT-FO aux élections à la Sécurité sociale. Il avait été élu à la caisse départementale des Assurances sociales en 1945.

Depuis 1945, Albert Vibert avait repris son métier d’ajusteur d’abord à Redon puis, pendant quelque temps, à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure) où, en 1948, il avait participé à une grève de la métallurgie qui dura quarante-deux jours.

Albert Vibert fut, dès l’origine et pendant près d’un demi-siècle, l’âme du syndicalisme et du socialisme à Redon.