VIDAL Annette

Fille de Paul Vidal, Annette Vidal devint institutrice et exerça son métier, pendant quelques années, dans la région de Cannes. Elle adhéra en 1920 au Parti communiste après avoir milité en faveur du ralliement à la IIIe Internationale. Elle rejoignit également le mouvement « Clarté » à sa création, lut et admira Le Feu et les autres écrits d’Henri Barbusse.

En 1920, par l’intermédiaire de la famille Cachin, elle accepta de rendre service à Barbusse qui se trouvait sans secrétaire. Barbusse comprit très vite quelle collaboratrice elle pourrait être pour lui : efficace, cultivée, très au fait de la politique et du mouvement social. Il la retint et elle fut sa secrétaire pendant quinze ans.

Annette Vidal allait faire preuve d’un grand talent d’organisatrice. Au cours des déplacements de Barbusse à l’étranger (URSS, USA, Amérique latine), elle veilla au bon déroulement des conférences et de l’emploi du temps. Barbusse étant de santé délicate, elle organisait les rendez-vous de manière à lui ménager du repos. Elle dirigea le personnel administratif au Comité mondial contre la guerre et le fascisme qui s’était créé en 1933, établissant pour Barbusse les relations avec les représentants des divers pays.

En 1935, lorsque Barbusse fut hospitalisé à Moscou, elle l’assista jusqu’à sa mort, recueillant ses dernières idées et ses derniers projets.

En 1938, Annette Vidal était gérante de l’hebdomadaire Coups de ciseaux qui publiait des extraits de la presse étrangère pour le compte du Comité mondial contre la guerre et le fascisme. Elle fut une résistante de la première heure pendant l’Occupation. Faisant partie d’un groupe de résistance des intellectuels dans la région lyonnaise, elle participa à l’édition clandestine de l’hebdomadaire Les Étoiles (août 1943-mars 1944). Son appartement parisien servit de « planque » à de nombreux résistants (dont Gabriel Péri).

Après la Libération, Annette Vidal milita au sein de l’Association républicaine des anciens combattants fondée par Barbusse et collabora à son journal. Elle rassemblait depuis la mort de Barbusse les archives dont elle disposait ou qu’elle pouvait reconstituer concernant l’action et l’œuvre de l’auteur du Feu. Elle publia en 1953 une biographie d’Henri Barbusse préfacée par Marcel Cachin.