VIEL Almire, Édouard

Né le 26 août 1887 à Saint-Léonard-des-Bois (Sarthe), mort le 17 octobre 1968 à La Ferté-Macé (Orne) ; professeur ; militant des droits de l’Homme ; résistant.

Fils de Pierre, Louis Viel, cultivateur, et de Désirée Parfait, Almire Viel devint élève-maître à l’École normale d’instituteurs du Mans. Il effectua son service militaire dans l’infanterie, d’avril 1906 à avril 1907. Devenu instituteur à Bonnétable (Sarthe), il fut délégué en 1910 à l’école primaire supérieure de Mamers, où il épousa le 9 avril 1912, Marcelle Gautier. Ils eurent une fille, Simone, Renée (1920-2003).

Rappelé en 1914, il termina la guerre comme capitaine au 102e régiment d’infanterie, il obtint plusieurs citations et fait chevalier de la légion d’Honneur en novembre 1920.
Affecté en 1920 à l’EPS de Saint-Calais, il fut muté en 1921 professeur de sciences à l’école primaire supérieure de La Ferté-Macé (Orne), où il fut distingué officier d’académie en 1926 et officier d’instruction publique en 1934. Il était membre de la section locale de la Ligue des droits de l’Homme et du citoyen et en 1938, vice-président du comité « Paix et liberté » d’Argentan.

En 1943, il était commandant du secteur de La Ferté-Macé de l’Organisation civile et militaire et en 1944, responsable du maquis de Lignières-la-Doucelle (Mayenne) en bordure de la forêt d’Écouves. À l’annonce du débarquement, et pour l’exécution du Plan Tortue, des cadres de la résistance lié à l’OCM et aux FTPF, cherchèrent fin mai 1944 à créer un maquis rassemblant des résistants et pourvus en armes dans le nord de la Mayenne.

Almire Viel reçut des armes par l’intermédiaire de Jacques Foccart. Avec sa fille, Simone, il furent rejoints par Albert Ravé du groupe FTPF de La Baroche-Gondouin, lié à Louis Pétri. Le 3 juin le maquis s’installa à l’orée de la forêt de Monnaye, dans une ferme isolée, occupée et exploitée par Gustave Bobot.

Il était prévu qu’au fur et à mesure, des groupes de résistants des départements limitrophes (Ille-et-Vilaine, Orne, Manche) rejoignent les groupes locaux, pour réunir entre 500 et 600 résistants.

Les groupes étaient sous le commandement de Louis Pétri et d’Almire Viel. Après le 6 juin, les résistants opérèrent les premiers coups de main, une quarantaine dont André Mazeline, et Daniel Desmeulles.

Le 13 juin 1944, le maquis fut démantelé par les Allemands, à la suite d’une dénonciation d’un collaborateur notoire de Joué-du-Bois. Le camp fut attaqué par 180 Allemands armés de matériel lourd et de mortiers. Au terme du combat, seuls les commandants Viel, Pétri, Mazeline et une poignée de leurs hommes parvinrent à s’enfuir. Ils se replièrent en forêt puis à Ciral. Les maquisards qui avaient échappé au carnage et d’autres avertis sur leur route, s’installèrent en de nouveaux lieux : Saint-Mars-du-Désert (Jean Séailles), Chevaigné-du-Maine, La Baroche-Gondouin, les Chapelles.
Sa fille, Simone, fut arrêtée, emprisonnée, en donnant le nom de Simone Verger. Elle retrouva en prison sa mère, Marcelle, arrêtée le 13 juin 1944 à Saint-Léonard-des-Bois puis en camp de concentration et en Kommando à Neu Bremm puis Ravensbrück.

Trois jours plus tard, les SS, avec des membres de la Milice incendièrent en représailles l’école publique, la mairie, plusieurs maisons et fermes.

En 1946, Almire Viel fut promu officier de la Légion d’honneur.
Correspondant du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, il établit une carte des déportés et fusillés dans l’Orne, donnée aux Archives départementales (cote NOUVACQ/1430). Une rue porte son nom à La Ferté-Macé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134496, notice VIEL Almire, Édouard, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 4 août 2022.

SOURCES : Base Léonore, dossier de la Légion d’honneur. — Raymond Ruffin, Le prix de la liberté, Roger Bignon, Les crimes de guerre allemands dans la Mayenne, Christian Ferault, Voyage au bout de ma résistance - Aux Confins de l’Ouest -Printemps 1944, L’Harmattan, 2016, 151 p. — Témoignage de Simone Viel-Puech du 7 septembre 1968. — État civil. — Notes d’Alain Dalançon.

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