Par Jean Maitron
Né le 11 octobre 1900 à Bordeaux (Gironde), mort le 21 mars 1974 à Bordeaux ; instituteur puis professeur de collège ; syndicaliste ; secrétaire de la Fédération socialiste de Gironde.
Joseph Vielle était le fils d’Arnaud Vielle, représentant de commerce, et de Jeanne-Marie Bouneau, sans profession. Devenu instituteur, il se maria le 3 novembre 1927 à Bordeaux avec Jeanne Maffre.
Militant du Syndicat national des instituteurs, il fut désigné en juillet 1928 membre titulaire de la commission exécutive de l’Union CGT de la Gironde. En octobre de l’année suivante, il fut élu trésorier adjoint et, en 1931 et 1932, il était, avec Pierre Fauchier*, secrétaire adjoint (voir Amédée Dassé*). Il présida à Bordeaux le meeting organisé, le 13 mars 1932, pour le désarmement et la paix. En janvier 1933, l’UD confédérée se réunit pour procéder au remplacement de Dassé, mort en juillet 1932, au poste de secrétaire général. Deux candidats étaient en présence : Paul Crouzillac*, trésorier de l’Union, et Vielle qui bénéficiait du soutien d’Adrien Marquet*. Le 8 janvier, Robert Vielle obtint 94 voix au premier tour sur 221 délégués présents, 111 au second et fut élu. Au second tour, Marcel Guiraud* fut élu secrétaire adjoint permanent.
Le 8 février 1934, Robert Vielle prit la tête de la manifestation qui groupa de 6 000 à 7 000 personnes dont des socialistes SFIO et des néo-socialistes, des syndicalistes confédérés et unitaires, des communistes. Au mois de mai suivant, le comité régional de la Côte d’Argent des sports ouvriers, choisit Vielle comme président d’honneur. Lors du congrès de fusion tenu à Bordeaux (19 janvier 1936) et qui groupa plus de 211 délégués, le nouveau bureau fut composé de Robert Vielle (secrétaire général), Pierre Fauchier et André Guiraud* (secrétaires adjoints). La commission exécutive comprenait douze ex-confédérés (titulaires), deux ex-unitaires, (suppléants), un ex-autonome (suppléant).
Parallèlement, Robert Veille joua un rôle actif au sein du Parti socialiste : en 1932, il était secrétaire adjoint de la commission administrative et il en devint secrétaire général. Candidat SFIO aux élections législatives dans la 4e circonscription de Bordeaux en 1932, il recueillit 3 970 voix sur 17 118 inscrits au premier tour puis 4 951 au second tour, échouant face à Philippe Henriot. Robert Vieille ne suivit pas Adrien Marquet quand celui-ci fonda en 1933 le Parti néo-socialiste. Il s’opposa plusieurs fois à lui lors d’élections : candidat au conseil général de 1934 dans le 7e canton, Vielle recueillit 1 122 voix contre 2 463 à son adversaire ; aux élections législatives de 1936, Robert Vieille se présenta contre Marquet dans la 3e circonscription de Bordeaux et réussit à le mettre en ballottage. Au second tour, Vielle refusa de se retirer et Marquet fut élu de justesse par 10 379 voix contre 10 358. Celui-ci l’emporta aux élections pour le conseil d’arrondissement de 1936 dans le 7e canton de Bordeaux. Vielle siégea à la CAP du Parti socialiste SFIO en 1938, au titre de la motion Zyromski, et appartint au Conseil national économique de 1936 à 1940 (Assemblée générale, catégorie des délégués des associations de travailleurs).
Après la défaite de 1940, Robert Vieille fut chassé de la Bourse du Travail par le gouvernement de Vichy et étroitement surveillé. Après la Libération, il anima localement le Parti socialiste démocrate de Paul Faure*.
Par Jean Maitron
SOURCES : Arch. Nat. F7/12989, F7/12990, F7/13034. — La Vie socialiste, 14 mai 1932. — Notes de J. Raymond et Noëlline Castagnez-Ruggiu. — État civil.