VIGNAUD Clément

Par Yves Lequin

Né le 8 mai 1866 à Saintes (Charente-Inférieure) [n.c.e.c.] ; cheminot puis docker ; militant syndicaliste de Charente-Inférieure ; secrétaire de la Fédération des Ports et Docks.

Clément Vignaud
Clément Vignaud
La CGT, 1925.

Vignaud commença des études pour être prêtre puis entra aux chemins de fer et fut révoqué. Marié, père de trois enfants, il travailla dans diverses usines et comme docker. De 1907 à 1912, il fut secrétaire général de la Bourse du Travail de La Pallice où il habitait depuis 1900. Il représenta diverses organisations dont les Bourses du Travail de Rochefort et de La Pallice aux XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe congrès nationaux corporatifs — 9e, 10e, 11e et 12e de la CGT — tenus respectivement à Amiens, octobre 1906 ; Marseille, octobre 1908 ; Toulouse, octobre 1910 ; Le Havre, septembre 1912. Vignaud était antimilitariste et favorable à l’action directe. Administrèrent la Bourse du Travail avec Vignaud entre 1907 et 1911 : Picard H. (1907-1908), Pentecôte Et. (1908), Louis E. (1911) comme secrétaires adjoints ; Louis E. (1907), Sacré E. (1911) comme trésoriers ; Leyre J. (1908), Maître Octave comme trésoriers adjoints (1911).

En 1912, « le départ de Vignaud a laissé dans les rangs des syndicats de La Pallice un vide qu’il sera difficile de combler. Secrétaire général de la Bourse du Travail, il continuait aussi à remplir, bien qu’officiellement démissionnaire depuis huit mois, les fonctions de secrétaire du syndicat des dockers ».

Vignaud, domicilié à Paris, fut alors un des secrétaires de la Fédération des Ports et Docks — voir Ch. Marck* — dont le siège, à partir de 1912, fut fixé à Paris. Il devint secrétaire général en 1914 ; il l’était encore en 1925.

En 1913, Clément Vignaud devint secrétaire de la Fédération des Ports et Docks de la CGT puis, en 1914, secrétaire général. Il conserva ces fonctions pendant la guerre, mais dès le début des hostilités, il vint se réinstaller à La Pallice où il travailla d’abord comme contremaître, puis fut associé à la direction dans une entreprise de chargement. Il mit alors toute l’autorité dont il jouissait auprès des organisations syndicales de dockers dans les ports de l’Atlantique pour prêcher le calme et la modération et fut chargé de diverses missions ponctuelles sur les problèmes de déchargement des navires et sur les conditions de travail des dockers par Albert Thomas, ministre de l’Armement, notamment au printemps de 1915.

Après la guerre, il fit partie avec Bartuel, des mineurs, et Rivelli, des Inscrits maritimes, de la sous-commission permanente de la commission administrative de la CGT chargée de suivre la grève générale de mai 1920, où les travailleurs des transports jouaient un rôle central ; mais il manifestait beaucoup de réserve sur les conceptions des meneurs « révolutionnaires » et contribua à arrêter la grève des dockers quand il les jugea à bout de souffle. Au moment de la scission, il demeura fidèle à la majorité « réformiste » de la CGT et retrouva jusqu’à sa mort le secrétariat général de la Fédération des Ports et Docks, dont le siège était établi à Nantes. De 1919 à 1929, Vignaud avait été régulièrement délégué par sa fédération aux congrès nationaux de la CGT. En 1929, il avait conduit le conflit qui opposa les dockers de La Rochelle à l’armateur Vieljeux.

Il fut également de 1925 à sa mort membre suppléant du Conseil national économique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134557, notice VIGNAUD Clément par Yves Lequin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 5 mai 2023.

Par Yves Lequin

Clément Vignaud
Clément Vignaud
La CGT, 1925.

SOURCES : Arch. Nat. F7/12978, F7/13 567 et F7/13 600 (rapport du 10 novembre 1912), 13699, 13701, 13702 et 13703. — Arch. Dép. Charente-Inférieure, série M. — État civil de Saintes. — La CGT et le mouvement syndical, Paris, CGT, 1925, p. 412. — Annie Kriegel, Aux origines du communisme français, 1914-1920, 2 tomes, Paris, Mouton, 1964. — Le Peuple, 21 avril 1928. — Rens. mairie et bibliothèque de Saintes.

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