VIGNE Pierre, Ferdinand, Joseph

Par Diana Richet

Né le 20 avril 1885 à Concoules (Gard) ; mineur ; secrétaire de la Fédération CGT du Sous-Sol.

Pierre Vigne était secrétaire du syndicat des mineurs de la Grand’Combe (Gard) lorsqu’il fut élu le 1er décembre 1918 secrétaire du comité de la Fédération des mineurs du Gard. Au mois d’août 1919, il présida le congrès fédéral des mineurs qui se tint à Alès où il rendit compte du congrès national des travailleurs du Sous-Sol. Délégué au congrès international des mineurs à Genève en août 1920, il entra, à la fin de l’année, à la commission régionale mixte patrons-ouvriers.

Lors de la scission CGT au congrès de Lille en juillet 1921, Pierre Vigne resta fidèle à Léon Jouhaux* et devint un farouche défenseur de la CGT contre la CGTU. Il fut d’ailleurs régulièrement pris à partie dans les colonnes du Réveil des mineurs, l’organe de la CGTU. Il assura à partir de 1922-1923 le secrétariat de l’Union départementale du Gard.

En 1924, Pierre Vigne commença une longue carrière à la tête de la Fédération du Sous-Sol et similaires succédant à Casimir Bartuel*. Il l’anima jusqu’au décret de dissolution des syndicats, le 9 novembre 1940. Il appartenait en même temps à la commission administrative de la CGT et était délégué au bureau de la main-d’œuvre étrangère. C’est à ce titre qu’il fut gérant du journal Prawo Ludu, organe bimensuel destiné aux mineurs polonais. il était aussi membre de la 12e section du Parti socialiste SFIO. A partie de 1934, il présida la Fédération internationale des travailleurs du Sous-Sol.

A la fin des années trente, Pierre Vigne collabora à l’hebdomadaire Syndicats, dirigé par René Belin*, dont le premier numéro parut le 16 octobre 1936. Il participa aux banquets qui rassemblaient autour de Belin les anciens confédérés hostiles à la montée de l’influence des communistes au sein de la CGT. Il fut le 12 octobre 1938 l’un des signataires de l’appel intitulé : « Indépendance syndicale et action pour la paix » et apposa, le mois suivant, son nom au bas de la motion Belin au congrès de Nantes.

Signalé comme étant très provisoirement chargé de mission dans un ministère, Pierre Vigne vota le 19 septembre 1939 à la commission administrative de la CGT une résolution dénonçant « le pacte Staline-Hitler ». Il plaida jusqu’à la dissolution des syndicats la sauvegarde des institutions déclarant, le 6 octobre 1940, à Nîmes : « Ce qu’il faut c’est sauver les organisations syndicales ouvrières, pour leur permettre de se défendre, de continuer à défendre les intérêts ouvriers » (...) c’est « conserver le patrimoine que nous avons réalisé au cours de ces dernières années. » Il appartint au Conseil national économique de 1936 à 1940.

Sous l’Occupation, membre du Conseil national de Vichy en 1941, il siégea à la deuxième commission d’information générale du 5 au 12 décembre 1941 et fit partie du Cercle syndicaliste de propagande, animé par Aimé Rey*, qui voulait fonctionner en zone Nord comme un véritable substitut de la CGT mais selon les principes de la Charte du Travail. Siégeant au bureau aux côtés de Georges Dumoulin*, René Mesnard* (voir René Albert Mesnard*) et Ludovic Zoretti*, Pierre Vigne était chargé des relations syndicales. Il était par ailleurs membre du comité de rédaction de l’Atelier.

Pierre Vigne adhéra au Rassemblement national populaire fondé par Marcel Déat*. Il collaborait à la France socialiste.

Il fut exclu à vie en 1944 de toutes les organisations syndicales.

Son fils Fernand Vigne fut un dirigeant communiste du Vaucluse puis du Val-de-Marne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134571, notice VIGNE Pierre, Ferdinand, Joseph par Diana Richet, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 6 juin 2021.

Par Diana Richet

SOURCES : Arch. Nat. F7/12985, 13602. — Arch. PPo. Ba 1686. — Arch. Dép. Gard. — Le Peuple, 30 septembre 1925. — L’Atelier. — L’Émancipateur. — Le Réveil des mineurs. — Le Travailleur du Sous-Sol. — P. Ory, Les collaborateurs, 1940-1945, Seuil, 1976. — D. Stéphany, Le personnel de la GGT de 1936 à 1939, Mémoire de Maîtrise,

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