VIGNEAU Paul

Par Madeleine Rebérioux

Né le 21 juillet 1861 à Toulouse (Haute-Garonne) ; négociant en vins ; militant socialiste (guesdiste).

Paul Vigneau
Paul Vigneau
L’encyclopédie socialiste, p. 87.

Paul Vigneau est un des fondateurs du POF à Toulouse, et, par la continuité de son action, il a finalement influencé le socialisme toulousain, quoiqu’il n’eût pas à l’évidence la personnalité brillante d’un Danflous ou d’un docteur Bach.

Rédacteur au Midi républicain en 1891-1892, il hésitait dans le choix d’une orientation. Ce serait la conférence faite par Guesde à Toulouse le 27 mars 1892 qui l’aurait décidé à rallier les guesdistes. Il le fit sur des positions claires, comme on le vit aux élections municipales de 1892 où il fut un des très rares guesdistes à refuser de figurer contre les radicaux sur une liste commune avec les progressistes, et à accepter le risque d’une liste du Parti ouvrier. Il fera dès lors dans la Haute-Garonne une carrière à la fois municipale et intérieure au Parti.

Membre du comité qui, en 1896, soutenait à Toulouse la verrerie ouvrière d’Albi, il entra en novembre 1896 au conseil municipal où il fut élu au second tour sur une « liste de protestation » conduite par l’ancien maire radical-socialiste, Ournac. Battu en 1900 et en 1904 comme tous les candidats socialistes qui se présentaient sur des listes séparées, il entra à nouveau au Capitole, avec Bedouce et Jean Rieux, à la faveur d’une élection complémentaire, en septembre 1905, et il fut réélu en février 1906 avec toute la liste socialiste. Battu en 1908 comme presque toute la liste, il rentra peu après, à la faveur d’une élection partielle, au conseil municipal et participa en 1912 à la nouvelle victoire complète remportée par la SFIO. Il devint alors adjoint aux finances et à l’assistance, poste-clé à Toulouse. Il le resta jusqu’en décembre 1919.

Il avait pendant toutes ces années suivi fidèlement la ligne générale du POF toulousain, sans se mettre particulièrement en avant. Adhérent du Parti socialiste de France, secrétaire de son groupe, « La Commune de Toulouse », il participa en 1905 à la fondation de la fédération SFIO. Plusieurs années s’écouleront cependant avant qu’il entre à la commission exécutive. Sa patience et la cohésion des anciens guesdistes lui valurent de succéder en avril 1911 à Desbals, secrétaire fédéral, qui venait de mourir. C’est à ce titre qu’il fut délégué aux congrès nationaux de Lyon (1912), Brest (1913), Amiens (1914).

Secrétaire de la Fédération socialiste de Haute-Garonne, Paul Vigneau fut remplacé en septembre 1918 par R. Bouthoumieu. Un rapport de police avait signalé la présence de Vigneau à une réunion des minoritaires de Toulouse, le 2 novembre 1917. Il se rapprocha par la suite de l’aile droite du PS et resta à la SFIO après le congrès de Tours (décembre 1920). Aux élections municipales de novembre 1919, il avait été battu avec toute la liste socialiste. Il retrouva sa place de maire adjoint en mai 1925 et fut réélu en 1929 et 1935.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134576, notice VIGNEAU Paul par Madeleine Rebérioux, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er mai 2013.

Par Madeleine Rebérioux

Paul Vigneau
Paul Vigneau
L’encyclopédie socialiste, p. 87.

SOURCES : Arch. Nat. F7/12 499, 13082 et 13602. — Arch. Dép. Haute-Garonne, 4 M 102. — N. Dyonet, Le Socialisme à Toulouse, de 1878 à 1893, DES Toulouse, 1963. — Midi républicain, 1891-1892. — Le Peuple, 1895. — Le Progrès socialiste, 31 octobre 1896-30 mai 1897. — Midi socialiste, 1908-1914.

ICONOGRAPHIE : Hubert Rouger, Les Fédérations socialistes tome II, Encyclopédie socialiste, syndicale et coopérative de l’Internationale ouvrière publiée sous la direction de Compère-Morel, Paris, 1913 p. 87. — Les Hommes du Jour, n° 176, 3 juin 1911 (dessin).

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