VILLEDIEU Antoine

Par Justinien Raymond

Né le 9 décembre 1887 à Biollet (Puy-de-Dôme), mort le 18 juillet 1947 à Clermont-Ferrand ; employé de bureau puis correcteur d’imprimerie ; conseiller socialiste du Puy-de-Dôme, député (1935-1940).

Fils de Marie Villedieu, Antoine Villedieu alla très jeune à Clermont-Ferrand et débuta dans la vie active comme employé de bureau ; plus tard il fut correcteur d’imprimerie au journal La Montagne. Secrétaire du syndicat des employés de commerce, membre du Parti socialiste SFIO, Antoine Villedieu était, en 1907, secrétaire adjoint de la Bourse du Travail de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) — voir Gilbert Morel*

Secrétaire adjoint de la fédération socialiste depuis 1911, il reprit ses fonctions au lendemain de la guerre. Voir Albert Paulin*.

Il fut en 1920 victime de son action syndicale. Antoine Villedieu siégea au conseil des prud’hommes et en devint le président. Après avoir fondé à Clermont-Ferrand la Jeunesse laïque, il évolua vers le socialisme et fonda un groupe de Jeunesses socialistes. Militant de la SFIO, il devait devenir le secrétaire de la section socialiste couvrant le canton de Clermont-Ferrand Sud-Ouest.

Dans les années trente, il fut le trésorier de la Fédération socialiste du Puy-de-Dôme. Il siégea au conseil d’administration du Populaire en 1931, comme élu de la motion Louis Lagorgette*. Bien que prenant généralement des positions modérées, il défendit, au congrès fédéral du 4 février 1934, la motion Marceau Pivert*.

Antoine Villedieu avait la « réputation d’un homme réservé, distant ». Conseiller municipal de Clermont-Ferrand, il en devint le premier adjoint en 1929. Le 26 juillet 1925, il fut élu conseiller général socialiste du canton Sud-Ouest de Clermont-Ferrand puis réélu en 1931, au second tour. Candidat aux élections législatives, il connut deux échecs dans la 1re circonscription de Clermont-Ferrand : en 1928, il obtint 4 813 voix sur 20 121 inscrits ; en 1932, il recueillit 4 722 voix sur 18 324 inscrits et, par son désistement, contribua à la réélection du radical-socialiste Marcombes. Ce dernier étant mort au cours de la législature, Antoine Villedieu fut à nouveau le candidat de la SFIO à l’élection partielle du 4 août 1935. Il arriva en tête au 1er tour avec 4 290 voix devant les candidats du Parti radical, de la droite et du Parti communiste (3 526, 2 927 et 657). Une nouvelle candidature, radicale-socialiste, surgit au second tour mais Antoine Villedieu triompha avec 6 764 voix contre 6 641 à cette dernière. Il siégea à la commission du travail.

En 1936, il fut réélu grâce à la discipline du Front populaire, obtenant 7 038 voix sur 19 230 inscrits au premier tour, puis battant deux candidats nouveaux avec 8 601 suffrages au second.

Le 10 juillet 1940 à Vichy, Antoine Villedieu vota pour l’octroi des pouvoirs constituants au maréchal Pétain et fut exclu du Parti socialiste lors du congrès de Paris (novembre 1944).

Sa fille, Suzanne Villedieu, épousa Arsène Boulay* qui fut député socialiste du Puy-de-Dôme.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134697, notice VILLEDIEU Antoine par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 9 mars 2016.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — L’Auvergne socialiste, 7 juin et 27 décembre 1930, 5 mars 1932, 3 février 1934 et 13 juillet 1935. — Le Socialiste, août 1947. — Dict. parl., op. cit — C.r. congrès national extraordinaire de la SFIO (Paris, novembre 1944). — Rens. M. Maury. — Hubert Rouger, Les Fédérations socialistes, in Encyclopédie socialiste, syndicale et coopérative de l’Internationale ouvrière publiée sous la direction de Compère-Morel, Paris, 1913 et 1921, T II. — Jean-Étienne Dubois, Les députés du Puy-de-Dôme de 1919 à 1942, mémoire de maîtrise sous la direction de Mathias Bernard, Université Blaise Pascal, 2004.

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