VILLIERS Raymond, Jean

Par Claude Pennetier

Né le 19 mai 1921 à Paris (VIIIe arr.), mort le 1er janvier 1968 à Courbevoie (Seine) ; chaudronnier ; responsable de la JOC dans cette ville.

Fils d’un manœuvre aux chemins de fer et d’une employée de maison, domiciliés à Ivry-sur-Seine (Seine), Raymond Villiers, après l’école primaire, entra à l’École des métiers à Puteaux mais échoua à l’examen d’entrée à la section "Électricité". Orienté vers la chaudronnerie, il fut reçu au CAP à l’École Vauban de Courbevoie puis au Brevet élémentaire industriel après une année d’études complémentaires. C’est au cours de ces années que ses parents vinrent habiter à Courbevoie.

Enfant, il passait parfois ses vacances à Sarlat (Dordogne) dans sa famille maternelle, famille pratiquante au plan religieux : deux sœurs de sa mère entrèrent en religion tandis que trois frères adhérèrent au Parti communiste.

Ayant acheté un numéro de Jeunesse ouvrière, organe de la JOC, Raymond Villiers se donna sans compter au militantisme ouvrier catholique : de 1939 à 1942, il fut responsable de la JOC à Courbevoie. Il travailla dans différentes entreprises et fut requis, au titre du STO, en 1942 pour aller travailler chez Siemens à Nurenberg (Allemagne). Avec des jeunes comme lui, ayant ou non appartenu à la JOC, il pratiqua la solidarité dans des conditions particulièrement difficiles et ce n’est qu’en mai 1945 qu’il put regagner la France.

Permanent pendant une année à la JOC, Raymond Villiers épousa une militante et permanente de la JOCF et quatre enfants naquirent de cette union. En septembre 1946, abandonnant ses responsabilités, il fut embauché chez Peugeot à La Garenne. Militant du syndicat CGT, il devint très vite suppléant du comité d’entreprise puis, à la suite du licenciement du titulaire, fut élu, à l’unanimité des syndicats, au secrétariat du comité central d’entreprise de Sochaux. Licencié en 1954, Raymond tenta en vain de retrouver du travail dans les grandes usines. Mis à l’index, il dut se résigner à travailler dans de petites « boîtes » jusqu’à son entrée chez Hispano-Suiza, le 18 septembre 1961, ayant dû renoncer à sa qualification professionnelle.

Raymond Villiers participa à la naissance de l’Action catholique ouvrière dont il fut responsable dans l’Ouest de la Seine-et-Oise, au Mouvement populaire des familles puis au MLP et à de multiples services familiaux. Sur le plan politique, il adhéra à l’Union de la gauche socialiste puis au Parti socialiste unifié dont il fut secrétaire à Courbevoie et le candidat lors des élections législatives en 1962, Jean Maitron étant son suppléant.

Sa femme Françoise, fut secrétaire nationale de la Confédération syndicale des familles (CSF).

Sa fille Claire Villiers (née le 12 mars 1951 à Courbevoie, morte le 3 décembre 2010) fut une active militante de la JOCF, de l’ACO, de la CFDT, de la FSU et d’Agir contre le chômage. Sous l’étiquette Alternative citoyenne elle fut vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134749, notice VILLIERS Raymond, Jean par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 17 mars 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : LOC-MPF-MLP-MLO. Femmes, famille et action ouvrière. Pratiques et responsabilités féminines dans les mouvements familiaux populaires (1935-1958)INS>", Les Cahiers du groupement pour la recherche sur les mouvements, Villeneuve d’Ascq, 1991. — Notes de Jean Maitron. — Le Monde, 11 décembre 2010. — Arch. Jean Maitron, dossier PSU, CHS du XXe siècle.

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