VINATIER Émile

Fils de parents cultivateurs à Affieux, commune de Treignac (Corrèze), Émile Vinatier était titulaire du certificat d’études. Mobilisé en 1934, il fit son service à Clermont-Ferrand dans l’artillerie. Il travailla comme maçon à Treignac (Corrèze).
Il avait adhéré au Parti communiste en 1928 à la cellule de Vaix puis d’Affieux (Corrèze). De 1935 à 1938, il fut secrétaire de cellule, chargé de la propagande et des abonnements pour Treignac et Tulle. Il était également adhérent à la CGTU et au FSI. Lié aux militants communistes et syndicalistes Chirin*, Biaugeaud*, Prunier* et Molinié*, il avait participé aux mouvements de grève des paysans du département en 1934-1935, en particulier à Soudaine-Lavinadière, où il fut arrêté et condamné pour « insultes à la police », à 15 jours avec sursis et aux frais.
Il partit pour l’Espagne au printemps 1938. Affecté au 1er bataillon (Commune de Paris) 1ère compagnie de la 14e brigade, il resta au front d’avril à septembre 1938. Il se battit à Corbera lors de la bataille de l’Ebre. Blessé le 21 septembre 1938 et hospitalisé à Gerona et Mataro entre le 21 septembre et le 1er octobre. Il était jugé « courageux, discipliné, actif et dévoué », il n’eut cependant ni permission, ni félicitations. Interrogé par le PCE en 1938, il réaffirmait ses convictions : « Lorsque les hommes luttent pour un idéal ou ses libertés, rien ne peut le vaincre. Cette assertion est confirmée par le fait que les gardes mercenaires au vendu traître Franco, doté d’un matériel de guerre italo-allemand formidable, n’a pas pu et ne pourra vaincre des hommes qui luttent pour leur pain leur liberté et leur indépendance. »
Émile Vinatier revint à l’automne 1938 à Affieux où vivaient sa mère et sa sœur. Mobilisé le 26 août 1939 au 16e Régiment d’artillerie, arrivé au corps le 2 septembre 1939, il fut porté disparu en mer le 31 mai 1940 lors du naufrage du navire de guerre Le Siroco au large de Dunkerque. Il a été déclaré « Mort pour la France ».