VINÇON Albert, Louis, Marie

Par Claude Geslin

Né le 23 juillet 1897 à Campbon (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé le 27 novembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; instituteur, professeur d’école primaire supérieure ; militant syndicaliste ; militant socialiste ; militant de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; résistant de Saint-Nazaire..

Fils de François Vinçon, comptable et de Anastasie David, ménagère, Albert Vinçon fut major de la promotion 1913-1916 de l’École normale de Savenay (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). En 1916, il partit au front.
Instituteur, devenu en 1925 professeur d’école primaire supérieure, puis professeur de mathématiques à l’école industrielle, délégué de la section de Saint-Nazaire du Syndicat national des instituteurs à l’Union locale CGT, Albert Vinçon fut surtout un militant du Parti socialiste SFIO. Il fut secrétaire de la section socialiste de Saint-Nazaire en 1928-1929, secrétaire adjoint de la Fédération socialiste de Loire-Inférieure du 20 mai 1928 à février 1936, secrétaire de la même fédération du 23 février 1936 à sa mort. Il coopéra avec François Blancho, Henri Bretonnière et Georges Briand. Il fut rédacteur en chef du Travailleur de l’Ouest.
Albert Vinçon assura pendant plusieurs années la rédaction générale du Travailleur de l’Ouest, organe de la fédération. Il était aussi président de la section nazairienne de la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Président de la section nazairienne de la Fédération ouvrière et paysanne des anciens combattants, il obtint au congrès de Grenoble, en 1939, que le congrès prévu pour 1940 ait lieu à Saint-Nazaire.
Candidat socialiste lors des élections législatives de 1936 dans la 2e circonscription de Saint-Nazaire et recueillant 1 063 voix sur 23 725 inscrits, Albert Vinçon fut largement battu par le candidat de droite. Il avait été aussi candidat au conseil général dans le canton de Pontchâteau en octobre 1937. Il était, en 1938, président du bureau du comité local de Saint-Nazaire du Front populaire, comme représentant de la LDH. Il présida la section de Saint-Nazaire de la LDH de 1932 à 1939. Il était franc-maçon mais avait pris ses distance avec sa loge en 1926.
Chef du réseau de Résistance Georges-France 31 sous l’Occupation, Albert Vinçon fut arrêté par les autorités allemandes le 4 février 1942 à Saint-Nazaire et accusé de « complicité d’espionnage ». Son arrestation suivait de peu celle de René Ross, avec qui il était en relation. Emprisonné à Fresnes (Seine, Val-de-Marne) à partir du 5 février 1942, il fut jugé le 12 novembre et condamné à mort le 15 novembre 1942.
Il a été fusillé par les Allemands le 27 novembre 1942 au Mont-Valérien. Son corps fut ramené à Nantes en octobre 1947.
Il était marié et père de deux enfants. Sa femme, Jeanne Louise Vinçon, employée de bureau, née Tallourd en 1905, dans une lettre au directeur de l’enseignement primaire, le 9 février 1942, présenta son mari comme un « Munichois convaincu », catholique, s’occupant de son jardin et de sa famille. Résistante, tête de liste et conseillère municipale de Saint-Nazaire en 1945, elle fut candidate à deux reprises sur les listes aux élections législatives d’octobre 1945 et de juin 1946.
Une rue de Champigny-sur-Marne porte son nom.
Un collège porte son nom à Saint-Nazaire, ainsi qu’une rue à Trignac.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article134842, notice VINÇON Albert, Louis, Marie par Claude Geslin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 20 mars 2022.

Par Claude Geslin

SOURCES : Arch. Nat., F 60 1497, 1554. — AVCC, Caen. – Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1 M 2336, 2638. – Arch. secrétariat d’État des Anciens Combattants et Victimes de guerre, Fontenay-sous-Bois. – Le Travailleur de l’Ouest, 1931-1940 et 1949. – Bulletin mensuel des institutrices et instituteurs publics, section de Loire-Inférieure, 1932. – Clarté, 1947. — Notes de Jacques Girault et de François Prigent. — État civil.

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