VOYER Louis, Félicien, Joseph

Par Christian Henrisey

Né le 20 août 1909 à Combles (Somme), mort le 22 juin 1975 à Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise) ; plombier, puis artisan-couvreur ; militant syndicaliste CGTU ; militant communiste ; conseiller municipal.

Fils d’un ouvrier agricole tué en 1917, évacué de la zone des combats avec sa mère, Louis Voyer s’installa à Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise) en février 1917. A treize ans, il devint apprenti serrurier chez un patron à Antony (Seine). Influencé par deux compagnons travaillant dans cette entreprise et qui avaient été marins en mer Noire en 1919, il s’initia aux idées communistes. En 1923, il était plombier-couvreur chez un artisan de Verrières puis à Châtenay-Malabry. Dès l’âge de quinze ans, il vendit L’Avant-Garde, journal de la Jeunesse communiste, et adhéra à la CGTU en 1927.

Après son service militaire et son mariage, Louis Voyer revint à Verrières en 1932 et adhéra au Parti communiste. Il en fut très vite l’un des militants les plus actifs, animant en 1933-1934 un comité de chômeurs qui regroupait à Châtenay (Butte-rouge) et Verrières entre soixante et quatre-vingt membres. En février 1934, participant à une action de débauchage des ouvriers agricoles des établissements Vilmorin de Verrières, il fut poursuivi et condamné à quinze jours de prison avec sursis et 50 F d’amende, ainsi que Vincent Fayo*. Peu après, il s’établit artisan couvreur à Verrières.

En 1935, il fut candidat communiste aux élections municipales en troisième position sur une liste qui comprenait sept terrassiers et six ouvriers du bâtiment. Louis Voyer obtint 102 voix sur environ 650 suffrages. En juin 1937, le Parti communiste anima, au moment de la récolte des fraises, une grève des ouvriers agricoles de la région du plateau de Saclay-Trappes au cours de laquelle deux ouvriers terrassiers de Verrières, Bieuzy Le Pen* et Uchon, furent arrêtés, puis libérés grâce à une manifestation devant le commissariat de Palaiseau.

Mobilisé en 1939, Louis Voyer revint à Verrières en juin 1940. Il y réorganisa le PC. Arrêté en octobre 1942, relâché, il partit travailler à Lorient. Au cours de l’année 1943, il revint et reprit ses activités clandestines. En juillet 1944, il était président du comité local de Libération, et organisa une manifestation sur la tombe de H. d’Estienne d’Orves. Élu conseiller municipal de 1945 à 1947 dans la municipalité dirigée par le communiste Marcel Giraud* (voir Marcel Félix Giraud*), il fut candidat à chaque élection jusqu’en 1971.

Les obsèques de Louis Voyer furent l’occasion d’un cortège, drapeau rouge en tête, dans une ville qui ne ressemblait plus au village semi-rural des années 1930-1950.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article135081, notice VOYER Louis, Félicien, Joseph par Christian Henrisey, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Christian Henrisey

SOURCES : C. Gautier, G. Trébuchet, Occupation, Libération à Verrières, 1984. — C. Henrisey, Le PCF à Verrières, manuscrit inédit. — Rens. du militant.

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