Par Jean Maitron
Né le 1er janvier 1906 à Bordeaux (Gironde), mort le 12 septembre 1983 à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) ; tôlier ; militant syndicaliste ; militant communiste.
Ouvrier tôlier domicilié à Talence, André Vrigneaud avait présenté le rapport sur la campagne antimilitariste de la 19e Entente et effectué une tournée en Creuse et en Haute-Vienne. En 1929, il était secrétaire de la 19e Entente des Jeunesses communistes, plus spécialement chargé de constituer des cellules dans les casernes. Il suivit les cours de l’École léniniste de Bordeaux et prit la parole au congrès de Saint-Denis de la JC. Au IVe congrès de la XIIIe Union régionale unitaire, il fut désigné, le 7 août 1929, pour remplacer le secrétaire emprisonné Alfred Charlionnet*. Membre du bureau de la XIIIe région du PC, il fit paraître, en 1931, avec la cellule des Ateliers et chantiers du Sud-Ouest un journal ronéotypé, L’Exploité des chantiers. Par ailleurs, André Vrigneaud était le principal dirigeant du Secours rouge international qui groupait environ six cents membres (voir Léo Pichon*).
En 1931, il était secrétaire de l’Union régionale CGTU et, en janvier 1933, fut remplacé par Octave Rabaté*. Au congrès de l’Union locale unitaire du 16 juillet 1933 où furent représentés six syndicats (28 délégués) sur douze qui y adhéraient, Vrigneaud présenta le rapport moral et signala le recul des organisations : sur 586 adhérents, seuls 242 payaient régulièrement leur cotisation. André Vrigneaud fut réélu à la commission exécutive en tant que trésorier (voir Henri Gouge*).
Après la réunion du comité national interfédéral des Métaux le 1er mars 1936, André Vrigneaud fit partie du comité fédéral paritaire de la Fédération des Métaux (voir Bonnet*). Lors du congrès d’unité de novembre 1936, il fut élu secrétaire fédéral aux côtés de Raymond Sémat*, Borne*, Léon Chevalme* et Marcel Roy*. Il fut maintenu à ce poste lors du XIVe congrès de la fédération en 1938. En 1936, il avait été candidat aux élections législatives dans la 2e circonscription de Bordeaux et avait recueilli 1 381 voix au premier tour (voir Fernand Audeguil*). Il faisait partie du Conseil national économique depuis 1936 dont il avait démissionné cette année-là pour en être à nouveau membre de 1938 à 1940 (il appartenait à 12e, devenue 14e section professionnelle — sous-section de la chaudronnerie fonderie, construction métallique, mécanique et électrique).
Arrêté fin 1939, André Vrigneaud fut condamné le 2 avril 1940 à cinq ans de prison et 10 000 F d’amende pour avoir envoyé aux syndicats de la Fédération des Métaux des circulaires contre la guerre. Le quotidien collaborationniste Le Matin annonça sa condamnation. En 1943, il était emprisonné à Clairvaux. En 1946, il assista au congrès de la CGT en tant que délégué des Métaux de Bordeaux.
Par Jean Maitron
SOURCES : Arch. Nat. F7/12988, 12989, 12990, 13034 et 13109. — Arch. Dép. Gironde, série M. — Arch. A. Marty, E VII. — Angelo Rossi, Les Communistes français dans la drôle de guerre, Paris, Les Iles d’Or, 1951. — C.r. des congrès cités. — Le Matin du 3 avril 1940.