VUILLEMIN Émile [VUILLEMIN Eugène, Émile]

Par Étienne Kagan

Né le 26 août 1893 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), mort le 17 avril 1962 à Lyon (IIe arr.) ; ajusteur-mécanicien ; secrétaire de la région communiste de l’Est (1925-1929), membre du comité central (1926) ; militant du PPF.

Fils d’un boulanger et titulaire du Certificat d’études primaires, Émile Vuillemin, trésorier adjoint du syndicat des Métaux de Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle) lors de sa création en avril 1919, en devint le secrétaire en 1920. C’est également en mai 1920 qu’il adhéra au Parti socialiste SFIO. Son renvoi des Établissements Perbal, le 29 janvier 1921, provoqua un mouvement de grève qui fut un échec. Vuillemin alla s’installer alors à Charmes (Vosges) et travailla pendant deux ans à la société des tubes de Vincey.

Secrétaire du syndicat des Métaux de Charmes, Émile Vuillemin fut licencié en novembre 1923. Il fit alors des tournées de propagande dans les Vosges et, en février 1924, dans les Ardennes. Le 27 janvier, il avait été élu membre de la commission administrative de l’Union départementale CGTU dont Élie Batot* était secrétaire. Il travailla ensuite à Paris, chez Citroën, où il créa la première cellule communiste dont il fut le secrétaire, puis à l’usine Sauter. Il dirigea le 2e rayon du Parti communiste de la région parisienne pour suivre ensuite les cours de l’École léniniste de Bobigny. En 1926, à l’issue du congrès de Lille (20-26 juin), il entra au comité central du PC.

Lors de la réorganisation du Parti communiste sur des bases régionales, au début de 1925, Émile Vuillemin était devenu secrétaire du PC pour la région de l’Est. Le 11 janvier 1925, il présenta le rapport sur la situation nationale au congrès des cellules d’entreprises de la région lyonnaise. Gérant de L’Étincelle, puis de La Lorraine ouvrière et paysanne, il fut condamné à ce titre à deux mois de prison en janvier 1926, puis — par défaut — à six mois de prison et 200 F d’amende en juin 1928. Émile Vuillemin fut candidat aux élections législatives de 1928 dans la 1re circonscription de Nancy, recueillant 2 133 voix sur 21 756 inscrits et, en octobre suivant, aux élections cantonales à Nancy-Nord. Au congrès régional du 23 mars 1929 à Nancy eut lieu le renouvellement du bureau. Vuillemin n’obtint que cinq voix sur vingt-deux votants et fut remplacé par Jean-Marie Minard*, venant de Paris, comme secrétaire régional.

Condamné à nouveau à huit mois de prison en mai 1929, Émile Vuillemin aurait quitté en juillet 1929 la région et se serait présenté à la police, déclarant désapprouver les articles incriminés et abandonner le Parti communiste. La Lorraine ouvrière et paysanne précisait à son sujet qu’il s’était « enfui par peur de l’année de prison qui l’avait frappé » et expliquait le rôle important qu’il avait joué par la « faiblesse d’organisation des travailleurs de notre région » ainsi que par son ambition et son « bluff qui allaient jusqu’au cynisme » (26 décembre 1931 et 16 janvier 1932). Par la suite, Émile Vuillemin passa aux Républicains nationaux de Kérillis, puis aux Francistes, enfin au PPF. Ce fut sous cette étiquette qu’il se présenta en 1937 à une élection partielle à Sète contre Jules Moch*. Dans une pièce trouvée dans les Archives de Moscou, il est qualifié de « douteux ». Dans une autre, enregistrée le 25 juin 1932, il est proposé de le « dénoncer publiquement »

En juin 1939, il était secrétaire de l’Union départementale de la Confédération française du travail unique des Bouches-du-Rhône et de la Corse, et membre du PPF. Bien que se défendant de toute affiliation politique, ce syndicat, qui regroupait à cette époque environ 2 500 adhérents à Marseille, faisait une active propagande dans les milieux ouvriers dans l’espoir de profiter de l’affaiblissement de la CGT consécutif à la répression qui avait suivi la grève du 30 novembre 1938.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article135103, notice VUILLEMIN Émile [VUILLEMIN Eugène, Émile] par Étienne Kagan, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Étienne Kagan

SOURCES : Arch. Nat. F7/13096 et 13117. — Arch. Dép. Meurthe-et-Moselle, 1 M 651, 3 M 93, 10 M 60 et 101. — Arch. Dép. Vosges, 8 M 93. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, XIV M 24/62. — Arch. Moscou, CRCDHC 445.270.1919 — Le Réveil ouvrier, 1919-1921. — L’Étincelle, 1921 et 1925. — La Lorraine ouvrière et paysanne, 1926-1931. — La Voix de l’Est, 8 mai 1937. — Notes de A. Olivesi.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable