WAROCQUY (WAROQUY, VAROQUY, VAROQUI) Augustin

Par Pierre Schill

Né le 15 février 1895 à Moyeuvre-Grande (Lorraine annexée), mort le 14 octobre 1949 à Metz (Moselle ; ouvrier dans la métallurgie à Moyeuvre-Grande (Moselle) ; membre de la commission exécutive de l’Union des syndicats des travailleurs de la métallurgie (USTM) - CGT de la Moselle ; directeur politique de La Voix de la Moselle, organe du PC mosellan ; secrétaire de la section communiste de Moyeuvre-Grande ; membre du bureau régional du Parti communiste mosellan ; adjoint au maire de Moyeuvre-Grande ; conseiller général de la Moselle ; résistant FTPF.

Fils d’un mineur, Augustin Warocquy était ouvrier métallurgiste à l’usine de Wendel de Moyeuvre-Grande (Lorraine annexée). Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale dans l’armée impériale allemande, il milita au Parti communiste à partir du milieu des années vingt ainsi qu’au syndicat CGT de la métallurgie.
Particulièrement actif dans les années trente, il fut l’un des acteurs importants, au niveau syndical et politique, dans la dynamique du Front populaire en Moselle du fer.
Il était à cette période conseiller municipal de sa commune natale, membre du Secours rouge international et du comité régional du Parti communiste. Militant du syndicat CGT des Métaux, il participa aux négociations pour les conventions collectives et fut élu, en mars 1937, à la commission exécutive de l’Union des Métaux de la Moselle. Il fut candidat aux élections d’octobre 1937 au conseil d’arrondissement de Thionville-Ouest (Moselle) pour représenter le canton de Moyeuvre-Grande. Candidat sur la liste communiste, arrivé en tête au premier tour il fut élu au second en rassemblant 2 049 voix sur 3 327 suffrages exprimés. Il fut dans la foulée élu le 6 février 1938 au conseil général de la Moselle pour représenter le canton de Moyeuvre-Grande en obtenant au second tour 1 846 voix pour 3 286 votants sur 3 904 électeurs inscrits. Après ce succès il démissionna de son poste de conseiller d’arrondissement.

Délégué permanent de la région Alsace-Lorraine du PC en 1939, il fut déchu en mars 1940 de ses mandats de conseiller municipal et de conseiller général suite à son refus de désavouer publiquement le Parti communiste interdit. Augustin Warocquy put rester en Moselle en étant particulièrement surveillé. Expulsé en septembre 1940 par les Allemands qui venaient d’annexer la Moselle au IIIè Reich, il se réfugia en Ardèche où il fut arrêté le 24 juin 1941 à Bourg-saint-Andéol par la police de Vichy en raison des ses activités politiques d’avant-guerre. Condamné à un an de prison, il fut arrêté une seconde fois et transféré à la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne) où étaient détenus de nombreux résistants. Il prit part à l’émeute de février 1944 au cours de laquelle certains d’entre-eux tentèrent une évasion de masse. Transféré ensuite à Grenoble (Isère) puis à Lyon (Rhône), il fut libéré le 26 juin 1944. A la fin de la guerre il était lieutenant FTPF dans la région de Saint-Etienne (Loire) sous le pseudonyme de « Lieutenant Lorenz ».

De retour en Moselle à la Libération, il fut nommé au Comité départemental de la Libération où il représentait le PC et était chargé de la trésorerie. Il était alors présenté par les renseignements généraux comme l’un des principaux dirigeants communistes mosellans : secrétaire régional du PC, il prit en charge la direction politique de La Voix de la Moselle, l’organe de presse de la fédération communiste.
Augustin Warocquy retrouva son siège au conseil général lors des élections de septembre 1945 en obtenant 4 084 voix sur 5 994 suffrages exprimés face au candidat du MRP Camille Holweck qui recueillit 1 910 suffrages.
Il fut également candidat aux élections du 21 octobre 1945 à l’Assemblée nationale constituante. La liste communiste menée par Pierre Muller* obtint 47 143 voix sur 237 421 suffrages exprimés (19,9 %) et un seul élu. Il se présenta à nouveau sur la liste communiste lors des élections du 2 juin 1946 à la deuxième Assemblée nationale constituante. La liste toujours menée par Pierre Muller totalisa 50 657 voix sur 256 736 suffrages exprimés (19,7 %). Le député communiste sortant fut une nouvelle fois le seul élu.
Aux élections législatives du 10 novembre 1946, Augustin Warocquy ne fut pas reconduit sur la liste communiste. Le PC mosellan, sous l’influence de Paul Entzmann*, voulait alors promouvoir la jeune génération de militants qui s’étaient illustrés dans la Résistance : Augustin Warocquy faisait partie des militants charismatiques d’avant-guerre qui firent les frais de ce renouvellement générationnel. Cette éviction créa des tensions au sein de la fédération car il conservait une forte influence sur les militants communistes de Lorraine du fer. Il fut chargé à cette période de diriger la propagande du PC dans le bassin houiller mosellan où l’influence du syndicalisme chrétien allait croissante.

Il représenta une dernière fois le PC aux élections municipales d’octobre 1947 à Moyeuvre-Grande, où il fut réélu sur la Liste d’Union républicaine et résistante à dominante communiste qui rassembla une moyenne de 1 611 voix sur 2 861 suffrages exprimés contre une moyenne de 1 228 voix à liste MRP-RPF. La Liste était menée par Anna Schell* qui fut élue maire.

Augustin Warocquy s’était marié en 1923 avec Catherine Probst avec laquelle il eut deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article135209, notice WAROCQUY (WAROQUY, VAROQUY, VAROQUI) Augustin par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 21 mai 2016.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle : 301 M 53 ; 303 M 77 ; 151 W 189 et 823 ; 1330 W 95, 263, 265 et 266. - Arch. PPo. 88. – Arch. Vassart. - EC de Moyeuvre-Grande (Moselle). - Le Républicain Lorrain, 11 et 18 octobre 1937. - Le Métallurgiste, 1936-1938. - E.L. Baudon, Les élections en Moselle, 1919-1956, Metz, 1956. - Gérard Diwo, Les formations politiques en Moselle (21 octobre 1945-17 juin 1951), thèse de doctorat d’histoire sous la direction d’Alfred Wahl, Université de Metz, 1992, 2 tomes. - Michel Di Giannantonio, 50ème anniversaire de la Libération de Moyeuvre-Grande par les troupes américaines le 9 septembre 1944, Cercle Histoire de Moyeuvre, 1994. - Philippe Wilmouth, Chroniques de la Deuxième Guerre mondiale dans la vallée de l’Orne, Hagondange, ASCOMEMO, 2001. – Pierre Schill, 1936. Visages et figures du Front populaire en Moselle, Metz, Éditions Serpenoise, 2006.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable