WILKS Élie

Par Jean Gaumont

Né le 29 janvier 1879 à Bessèges (Gard), mort le 3 juillet 1960 à Lyon (Rhône) ; ouvrier métallurgiste ; syndicaliste, socialiste, secrétaire et administrateur d’organismes coopératifs.

Issu d’une famille ouvrière, Élie Wilks exerça lui-même pendant vingt-quatre ans (1896-1920) le métier de mouleur en fonte, d’abord à Montluçon (1896-1906) où il fut un temps secrétaire de la Bourse du Travail, puis à Lyon (1906-1920) aux Arsenaux. A dix-neuf ans, il devint sociétaire de la coopérative « La Ruche montluçonnaise » fondée en 1895.

Élie Wilks n’avait pas dix-sept ans lorsqu’il adhéra aux Jeunesses socialistes, s’affiliant à la même époque au syndicat des mouleurs de Montluçon, plus tard à celui des Arsenaux de Lyon, avant de rallier ceux des employés lorsqu’il entra au service de la coopérative lyonnaise « L’Avenir régional » (1918). En 1907, il avait été l’un des fondateurs de la coopérative « La Ruche syndicaliste oullinoise » à Oullins (Rhône) dont il devint aussitôt administrateur. Mobilisé aux Arsenaux de Lyon de 1914 à 1918, il fonda le Groupement d’achats de leur personnel en 1916, l’amenant l’année suivante à la fusion avec « L’Avenir régional ». Secrétaire du Cercle des coopérateurs qu’il avait fondé avec Paul Cuminal* et Jean Gaumont* en 1917, administrateur de « L’Avenir » de 1918 à 1932, il fut, pendant dix ans, délégué permanent à la propagande coopérative. Il fut élu au conseil fédéral de la région lyonnaise en 1919, trésorier puis, dès 1920, secrétaire, poste qu’il allait occuper pendant plus de trente ans, avant d’être nommé président puis président honoraire en 1957.

Sur le plan national, Élie Wilks appartint aux commissions de contrôle de la FNCC, du MDG et de la BCF de 1928 à 1935, au comité national de 1935 à 1940, puis de 1946 à 1957. En 1935, il avait fait partie de la commission de réorganisation générale du mouvement coopératif, dont la création avait été décidée par le congrès national de 1934, consécutivement à la défaillance de la BCF. Administrateur de « L’Enfance coopérative » depuis 1922, il fut, à Lyon, administrateur et membre du bureau de l’Office du cinéma éducateur fondé en 1922 sous l’égide de la Ligue de l’enseignement, animé par Gustave Cauvin*, que Wilks retrouvait au conseil de la Ligue anti-alcoolique dont il fut administrateur jusqu’en 1940.

En juillet 1936, il était entré en conflit avec le syndicat CGT de l’Alimentation. Son secrétaire, Antoine Cuilleron*, revendiquait pour les gérants des magasins coopératifs des avantages salariaux et une amélioration de salaire en menaçant de lancer un mouvement de grève. Élie Wilks récusait cette méthode d’action au nom d’accords antérieurs passés entre la CGT et les coopérateurs. Un arbitrage de la Bourse du Travail de Lyon permit d’éviter l’épreuve de force.

Durant l’Occupation, les Fédérations régionales furent supprimées, et Élie Wilks se réfugia chez un parent dans les Vosges. En juillet 1945, au congrès national coopératif, il se prononça, avec un grand nombre de sociétés relevant de sa Fédération régionale, pour la motion Colin. Il fut fait Chevalier de la Légion d’honneur en 1949.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article135366, notice WILKS Élie par Jean Gaumont, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Jean Gaumont

œuvre : Collaboration au Semeur, organe de la Bourse du Travail de Lyon.

SOURCES : Arch. de la BT de Lyon. — Arch. de la FR lyonnaise (photo). — Arch. Gaumont-Prache. — Fraternité, septembre 1924. — Le Semeur, 1928 et 1936. — La Fédération lyonnaise et le mouvement coopératif régional, Lyon, 1932. — Notes de Maurice Moissonnier.

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