WOLFF Henri [Nièvre]

Par Michaël Boudard

Né le 8 septembre 1889 à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis), mort le 18 février 1944 à Clamecy (Nièvre) ; employé aux transports en commun de Paris puis gérant de la coopérative d’alimentation « La Clamecycoise » ; conseiller municipal communiste (1935-1940) puis adjoint de Clamecy (1939-1940).

Fils d’un mégissier, Henri Wolff fut mobilisé à partir d’août 1914. Déserteur à deux reprises (octobre 1916 et juin 1917), il fut condamné le 3 janvier 1918 par le Conseil de guerre permanent du Gouvernement militaire de Paris à 5 ans de réclusion et à la dégradation militaire.
Libéré en février 1922, Henri Wolff se maria en décembre à Villejuif : il était alors employé à la Compagnie des transports en commun. Son épouse étant originaire de la Nièvre, ce fut peut-être l’une des raisons de son départ pour ce département et de leur installation à Clamecy (Nièvre) en 1924. Il devint le gérant de la coopérative « La Clamecycoise », place de l’Hôtel de Ville.
Henri Wolff ne tarda pas à s’engager en politique : aux élections municipales de mai 1929, il figura sur la liste communiste avec notamment Jules Bigot, Alphonse Lamoine, Abel Girard et François Andriot. Il était l’un des principaux animateurs de la cellule communiste de Clamecy en 1932 et devint trésorier du rayon de Clamecy en 1937.
Et, lors du renouvellement municipal de mai 1935, Henri Wolff fut de nouveau candidat sur la liste d’action ouvrière et antifasciste mêlant communistes et socialistes. Au second tour, cette liste l’emporta.
En mars 1939, après l’élection du nouveau maire, Jean-Marie Laudinet, en remplacement de Jules Bigot, Henri Wolff devint troisième adjoint au maire.
Par l’arrêté du 21 mars 1940, le Conseil de Préfecture interdépartemental de Dijon prononça la déchéance des mandats de tous les conseillers municipaux communistes dont celui d’Henri Wolff. Il fut ensuite l’objet d’un arrêté d’internement administratif et fit partie des internés évacués vers la zone sud devant l’invasion allemande. Le 3 juin, il était interné au camp de Chibron (commune de Signes, Var). À la dissolution du camp, il fut transféré dans celui de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) le 16 février 1941. Malade de la tuberculose, il fut emmené au « camp-sanatorium » de La Guiche (Saône-et-Loire) d’où il fut libéré le 3 mars 1943 : il fut alors assigné à résidence à Agen (Lot-et-Garonne), décision qui fut levée ce qui lui permit de revenir en août 1943 à Clamecy.
Revenu à Clamecy, il y mourut le 18 février 1944 à l’âge de 55 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article135411, notice WOLFF Henri [Nièvre] par Michaël Boudard, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 26 octobre 2022.

Par Michaël Boudard

SOURCES : Arch. nat. : F7/13129. — Arch. mun. de Saint-Denis : état civil. — Arch. dép. Val-de-Marne : état civil. — Arch. mun. de Paris : série R (classe 1909). — Arch. Dép. Nièvre : recensements de Clamecy ; M 516 : élections municipales de Clamecy ; 1067 W 81 : dossiers individuels. — Journaux L’Écho de Clamecy et Le Nouvelliste. — Arch. Dép. Cher : journal L’Émancipateur . — Arch. Dép. Var, 4 M 291. — Notes Jean-Marie Guillon.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable