Par Thérèse Burel, Gilles Morin
Né le 30 décembre 1908 à Courmenin (Loir-et-Cher), mort le 24 décembre 1970 à Vendôme (Loir-et-Cher) ; directeur d’école ; militant socialiste ; conseiller municipal et maire (1953-1970), conseiller général (1967-1970) de Vendôme, député (1962-1968).
Fils d’un facteur-receveur, Fernand Yvon et de Germaine Courcelle, Gérard Yvon fit ses études à l’école primaire supérieure d’Onzain (Loir-et-Cher) puis, à partir de 1925, à l’École normale de Blois où il fut titulaire du brevet supérieur en 1928. Nommé instituteur à Noyers, Maslives, Contres, Vendôme, il fut adjoint puis directeur de l’école de Saint-Agil, de 1932 à 1951. Il était aussi également secrétaire de mairie. Syndiqué, il fut conseiller syndical du SNI et membre de la CAT du 1er degré. Il avait accompli son service militaire en 1928-1929 au 168e RI, comme 2e classe.
Ayant adhéré au Parti socialiste en 1930, Yvon fut l’un des délégués de la Fédération socialiste SFIO du Loir-et-Cher au congrès de Mulhouse en 1935. Mais il commença très tardivement une carrière d’élu. Directeur d’école à Vendôme depuis 1951, secrétaire de section en août 1952, il fut candidat aux élections municipales sur la liste d’Union républicaine et socialiste le 26 avril 1953. Il fut désigné comme maire, le 6 mai sivant, avec trois voix SFIO et six voix communistes sur vingt-trois conseillers. Après la démission des conseillers modérés et la dissolution du conseil municipal par le préfet, il fut réélu avec sept autres candidats socialistes en juin 1953. Réélu à la première magistrature municipale, confirmé de nouveau le 8 mars 1959, puis le 14 mars 1965 (sur une liste comprenant 8 SFIO, 12 divers gauche ; 4 centre démocrates et 3 modérés), il resta maire de Vendôme jusqu’à sa mort.
Yvon fut candidat socialiste, sans succès, au Conseil de la République le 19 juin 1955 sur une liste dite " d’Union des gauches” avec le sénateur RGR Le Guyon. Il obtint 188 voix au premier tour et 292 au second sur 734 exprimés. Il a été aussi candidat aux élections législatives de 1956 - comme co-listier de Kléber Loustau (voir ce nom) - puis de 1958 dans la 3e circonscription du Loir-et-Cher, il fut élu député socialiste de la circonscription de Vendôme en novembre 1962. Arrivé en 2e position avec 8230 voix au premier tour (sur 49 377 inscrits et 31 683 votants), il fut élu au 2e tour avec 17 796 voix (36 402 votants), en profitant du désistement du candidat du PCF. Candidat FGDS à Vendôme en mars 1967, il réélu député au deuxième tour, en bénéficiant du désistement du candidat communiste, il obtint 22 920 voix sur 38 402 suffrages exprimés. À l’Assemblée, il appartenait à la Commission des Affaires culturelles familiales et sociales et en 1964, il intervinte sur le budget de la Santé. . A l’Assemblée nationale, il était membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, président de la commission d’études des affaires sociales. Chargé d’étudier avec les techniciens du Parti socialiste les questions intéressant les hôpitaux, il fut le porte-parole de l’opposition lors de la discussion des budgets de la Santé publique et de la population. Candidat FGDS aux législatives, il fut battu au second tour, le 30 juin 1968.
Vice-président de l’Association des maires du Loir-et-Cher à partir de 1963, vice-président de l’Office départemental des HLM, membre de la Commission exécutive fédérale de la SFIO de 1963 à sa mort, vice-président du Comité exécutif départemental de la FGDS à sa fondation en 1966, il renforça encore sa position locale en se faisant élire Conseiller général SFIO de Vendôme, le 1e octobre 1967. Il succédait à Abel Norguet, divers gauche, qui ne se représentait pas. En juin 1968, il était membre du bureau de l’Union internationale des maires
Yvon mourut le 24 décembre 1970 à Vendôme. Il était Officier des Palmes académiques, titulaire de la Médaille d’honneur (argent) des départements et communes et de la Médaille d’argent des sports.
Il s’était marié, le 6 août 1932, à Herbault, avec Geneviève Bourreau, née le 13 septembre 1910 à Binas, qui exerçait comme institutrice. Ils eurent trois enfants (Michel, Jean-Pierre, Françoise).
Par Thérèse Burel, Gilles Morin
SOURCES : CARAN, F7/15539 B, n° 23515 ; F/1b1/998 ; F/1cII/255 ; F/1cII/257 ; CAC, CAC, 19770359/24. 19830172, art. 105. — Arch. Dép. Loir-et-Cher, série M, élections. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1967. — Arch. de l’OURS, dossier Loir-et-Cher et questionnaire biographique. — P. Avril, Le Personnel politique français, 1870-1988, PUF, 1989. — Assemblée nationale, Notices et portraits, 1967. — La Nouvelle République du Centre-Ouest. — Le Vendômois. — Le Populaire de Loir-et-Cher. — Rens. mairie Vendôme.