GERDY Nicolas, Eugène

Par Jean-Louis Robert

Né le 11 juin 1847 à Hortes (Haute-Marne), mort le 31 mai 1916 à Paris (XIIIe arr.) ; ouvrier plombier, puis talonnier puis mécanicien-électricien, puis chimiste ; militant de l’Internationale ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie ; militant socialiste.

Nicolas Gerdy, qui était proche de Duval, fut mêlé aux luttes républicaines à la fin du Second Empire dans le XIIIe arrondissement. Il participa pendant le siège aux manifestations des 31 octobre et 22 janvier. Le 28 février 1871 Le Cri du Peuple le donne dans les signataires de la protestation des délégués du 13e arrondissement, déclarant avoir défilé le 22 janvier pacifiquement, crosse en l’air, devant la mairie de Paris et qu’on leur avait tiré dessus sans motif. Il habitait alors 11 rue Vandrezanne
Gerdy fut membre de l’AIT. Pendant la Commune, il fut membre du comité central de l’artillerie en charge de l’enrôlement, colonel d’artillerie, commandant la 13e batterie. Il dirigeait encore sa batterie pendant la Semaine sanglante sur la Butte-aux-Cailles.
Condamné par contumace à la peine de mort, puis arrêté, le 6 août 1873, habitant alors 27 rue du Moulin de la Pointe et ouvrier talonnier, le 4e conseil de guerre le condamna, le 23 août 1873, à la déportation simple ; il arriva à Nouméa le 9 août 1874, par L’Alceste, et fut envoyé à l’ile des Pins. Bénéficiant d’une remise de peine le 15 janvier 1879, il rentra par le Navarin.
Revenu dans son 13e arrondissement, Gerdy participa activement à la vie socialiste de son quartier. Il y faisait des déclarations communistes et, membre du comité central de la Ligue pour l’abolition des armées permanentes, intervenait particulièrement sur ce point. D’orientation blanquiste, Gerdy fut candidat socialiste révolutionnaire aux élections municipales de 1884 dans le quartier de Maison-Blanche où il obtint 644 voix et 10 % des suffrages et aux élections législatives de 1885 sur une liste soutenue par Le Cri du Peuple. Le journal, qui présentait un dessin de lui l’indiquait comme mécanicien-électricien. Il obtint 11635 voix et ne fut pas élu.
Son activité militante fut ensuite beaucoup plus réduite. Il intervenait lors des commémorations du 18 mars, comme à l’Alcazar d’Italie en 1894. Le 3 juin 1916, L’Humanité annonçait « la mort du citoyen Eugène-Nicolas Gerdy, ancien combattant de la Commune, déporté à la Nouvelle-Calédonie, décédé le 31 mai, à l’âge de 68 ans ». L’acte de décès le notait comme ouvrier chimiste et habitant 55 rue de la Fontaine à Mulard avec sa fille mécanicienne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article135928, notice GERDY Nicolas, Eugène par Jean-Louis Robert, version mise en ligne le 1er décembre 2010, dernière modification le 9 octobre 2022.

Par Jean-Louis Robert

SOURCES : État-civil d’Hortes, état-civil de Paris. — Arch. Nat., BB 24/823. — Archives nationale d’outremer-fichier des condamnés au bagne. — Arch. PPo., listes d’amnistiés et listes de contumaces. — Michel Offerlé, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, thèse de doctorat d’État en science politique, Paris 1, 1979. — Notes de Louis Bretonnière et de J. Chuzeville. — Le Cri du Peuple, 28 février 1871, 26 avril 1884, 25 septembre 1885. — Le Petit caporal, 19 mars 1894. — L’Humanité, 3 juin 1916. — Le Cri du Peuple, 25 septembre 1885. — Site Farcy.

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