Né le 6 mars 1844 à Paris, dans le XVIIIe arr. ; ouvrier graveur sur pierres fines et camées ; employé de l’administration des Domaines sous la Commune de Paris ; militant socialiste et syndicaliste.
Mis très jeune en apprentissage — sa mère resta veuve avec quatre enfants — Édouard Kleinmann devint un habile ouvrier graveur.
Pendant la Commune de Paris, il appartint à la commission militaire du XVIIIe arr ; on le décrivit, au 4e conseil de guerre, " jeune, actif, d’une violence et d’une exaltation extrêmes " ; il était chargé de rechercher les réfractaires.
Il fut condamné par contumace, le 27 mars 1873, à la déportation dans une enceinte fortifiée, et amnistié en 1879. Il fut trésorier de la Société des réfugiés à Londres, mais en démissionna en mai 1874 pour protester contre l’utilisation politique de l’organisation par les blanquistes. Il se trouvait en 1877 toujours à Londres, où il contribua à organiser une soirée avec concert et tombola au profit des déportés de Nouvelle-Calédonie.
Franc-maçon, Ed. Kleinmann adhéra à la Fédération des travailleurs socialistes de France (possibiliste) constituée en 1882. Il fut chef de chantier du XVIIIe arr. de la Chevalerie du Travail française. Le comité républicain-socialiste indépendant des Grandes-Carrières, XVIIIe arr., adhérant à la Fédération des groupes socialistes révolutionnaires indépendants, le délégua en 1900 au congrès socialiste tenu salle Wagram à Paris.
Décoré de la Légion d’honneur vers 1907, Kleinmann s’établit finalement marchand d’estampes. Il fut adjoint, puis maire du XVIIIe arr. " environ quarante ans " (Dommanget, op. cit.).
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/857. — Arch. Min. Guerre, 4e conseil. — Arch. PPo., B a/429, pièce 2382. — M. Dommanget, La Chevalerie du Travail, op. cit. — Paul Martinez, Paris Communard refugees in Britain, 1871-1880, thèse, University of Sussex, 1981. — Note de J. Chuzeville.