LAMAZIÈRE Daniel, DANIEL-LAMAZIÈRE Jean-Baptiste, Guillaume, dit [écrit parfois par erreur LAMAZIÈRES]

Né à Saint-Léonard (Haute-Vienne), le 6 mars 1812, mort en 1906 à Épagne, commune de Sauviat (Haute-Vienne). Représentant du peuple sous la Seconde République. Député sous la Troisième République.

Sous le règne de Louis-Philippe, Lamazière militait déjà dans les rangs de l’opposition républicaine. Le 26 février 1848, il informa le conseil municipal de Saint-Léonard du changement de gouvernement et de la lettre adressée par Théodore Bac, au nom du Comité administratif provisoire de Limoges, à tous les maires du département. Après la démission du maire en exercice à Saint-Léonard, il accepta sa succession, mesure confirmée le 10 mai 1848 par le commissaire du Gouvernement provisoire.
Le 13 mai 1849, le département de la Haute-Vienne l’envoya siéger à la Législative. Il avait été élu dernier de la liste. Le 11 juin 1849, il appuya l’interpellation de Ledru-Rollin sur l’expédition de Rome. Il signa l’appel aux armes lancé par la Montagne et, le 13 juin, fut arrêté au Conservatoire des Arts et Métiers.
Traduit devant la Haute Cour de Versailles, il fut condamné à la déportation. Il subit sa peine à Doullens, puis à Belle-Île. Pendant sa détention, il fut témoin des effets de la brouille survenue entre Auguste Blanqui et Armand Barbès à la suite de la publication du document Taschereau. Il semble avoir pris parti pour Barbès. A Belle-Île Gambon fit partie, avec Lamazière et Commissaire, de la commission d’arbitrage de la répartition des fonds envoyés par la Montagne. Le député Maigne avait apporté 2 400 francs aux prisonniers mais n’avait pas pu leur donner en mains propres car, ayant eu une attitude inconvenante à l’égard du directeur, celui-ci lui avait interdit le parloir. Finalement, l’argent leur était parvenu par le père de Lamazière.

Sous l’Empire, en 1856, Lamazière fut gracié pour raison de santé.
Après le 4 décembre 1870, il fut l’un des fondateurs de la Société populaire de Limoges qui voulait ressusciter son aînée de 1848, mais il fut battu aux élections générales du 8 février 1871.
En 1878, il était de nouveau maire de Saint-Léonard, mais démissionna en 1880 à la suite de son élection au conseil général (canton de Limoges-Nord). Le 14 juillet 1882, à l’occasion de l’inauguration à Limoges d’une statue de Denis Dussoubs, la municipalité fit distribuer aux enfants des écoles une notice biographique rédigée par Lamazière.
Élu au scrutin de liste, en octobre 1885, député radical de la Haute-Vienne, au deuxième tour, le second sur cinq, Lamazière siégea à l’extrême-gauche et vota contre le retour au scrutin d’arrondissement, pour la révision constitutionnelle, pour les poursuites contre les boulangistes. Il ne se représenta pas en 1889. En 1895, de nouveau maire de Saint-Léonard, il fit installer, sur une place de cette ville, un buste de Denis Dussoubs.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article135958, notice LAMAZIÈRE Daniel, DANIEL-LAMAZIÈRE Jean-Baptiste, Guillaume, dit [écrit parfois par erreur LAMAZIÈRES], version mise en ligne le 1er décembre 2010, dernière modification le 6 novembre 2019.

SOURCES : Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français. — J.-Y. Mollier, Dans les bagnes de Napoléon III. Mémoires de C. F. Gambon, Centre des Correspondances du XIXe siècle, Paris IV-Sorbonne, PUF, 1983. — Gazette des Tribunaux, 26 décembre 1851, p. 1255, 1ère col. — Note de J.-Y. Mollier.

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