PERRONCEL François (ou PÉRONCEL François)

Par Maurice Moissonnier

Né le 25 septembre 1838 à Lyon (Rhône) ; membre de l’Internationale après la Commune ; militant anarchiste.

Né à Lyon de père inconnu et de Jeanne Perroncel ; y demeurant, 9, rue Lebrun ; marié, père de trois enfants (l’aîné avait huit ans en 1874) ; ouvrier tisseur en soieries, 57, rue d’Austerlitz, à Lyon (Croix-Rousse).

Bon ouvrier, Perroncel commença à s’occuper des luttes politiques ouvrières vers 1870 alors qu’il occupait les fonctions de brigadier à la 59e brigade du Chantier national constitué en vue de la défense de Lyon.

Vers la fin de l’année 1872, il fit partie de la section de la Croix-Rousse de l’Internationale, reconstituée par Boriasse et fut chargé de la correspondance. Des réunions se tinrent chez lui. Avec Camet, le 2 novembre 1873, il entra en rapports avec le Comité central républicain ou Comité de la rue Grôlée. Une quinzaine de jours plus tard — le 16 — il était arrêté, ainsi que Camet. Le 25 avril 1874, il fut condamné — jugement confirmé le 8 juin — à deux ans de prison, 50 f d’amende et cinq ans de privation des droits civiques, pour affiliation à l’Internationale (affaire dite du " Complot de Lyon ").
D’après le rapport du procureur général du 20 août 1875, " Perroncel est un homme intelligent qui, poussé par l’ambition, s’était, après la révolution du 4 septembre, mis en avant et avait cherché à jouer un rôle ; simple tisseur, il avait été chargé de diriger un chantier pour les travaux de défense à Lyon ; il s’était ensuite signalé dans les réunions publiques et avait fait partie du Comité central ; il était membre de la Société lyonnaise d’enseignement libre et laïque et de plusieurs autres sociétés. "

Transféré à la maison centrale de Landerneau le 15 juillet 1874, sa conduite y fut " exemplaire ", mais on lui reprocha ensuite d’avoir pris part aux désordres d’avril 1875. En juin, il demanda grâce et promit " de ne plus se mêler à aucun mouvement ". Il n’avait encouru auparavant aucune condamnation. Voir Camet C.

Un Péroncel, maître tisseur à Lyon, rue de la Madeleine, 18, est ainsi défini : " Démocrate socialiste très estimé et très influent dans sa corporation " (cf. La Coopération lyonnaise jugée par l’ex-police impériale..., Lyon, 1870, in-8°, Bibl. Nat. Lb 57 / 207). Est-ce le même ?

En 1890, Perroncel militait à la chambre syndicale des Travailleurs réunis et il fut un des pionniers du 1er mai à Lyon. C’est à lui que la rédaction du Père Peinard expédiait brochures et affiches destinées à être diffusées à Lyon. La police, alertée, perquisitionna vainement à son domicile le 29 avril 1890. Il était alors veuf et un de ses enfants était mort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article135994, notice PERRONCEL François (ou PÉRONCEL François) par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 1er décembre 2010, dernière modification le 16 avril 2020.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/808, n° 5 841. — Arch. Dép. Rhône, série U, procès-verbaux du tribunal correctionnel de Lyon avril 1874 et 4 M 19. — Gazette des Tribunaux, 22-26 avril 1874.

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