POLOSSE Étienne, Marie

Né le 28 avril 1835 à Grandris (Rhône) ; tisseur à Tarare (Rhône) ; membre de l’Internationale ; sympathisant de la Commune de Paris.

Polosse lut très tôt Cabet et Louis Blanc et joua un rôle important comme militant socialiste et libre penseur : il soutint les candidatures des adversaires de l’Empire, organisa des grèves à l’Arbresle et à Tarare, inaugura les banquets du Vendredi Saint et organisa les premiers enterrements civils. Le dimanche de la Fête-Dieu 1869, il échangea des propos violents avec les participants d’une procession dans un village voisin de Tarare et, le 3 juillet, fut condamné, par le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône, à vingt-cinq jours de prison et 16 F d’amende pour trouble apporté à l’exercice du culte et outrages à un de ses ministres.

Le 4 septembre 1870, avec ses amis du Comité de Salut public dont il était vice-président, il proclama la République à l’Hôtel de Ville, substitua le drapeau rouge au drapeau tricolore, révoqua maire, commissaire de police et juge de paix, et, lors des élections municipales de la mi-septembre, fut élu conseiller.
On le vit alors souvent à Lyon participer au bureau des réunions qui se tenaient salle Valentino à la Croix-Rousse. Le 8 février 1871, il figura, en compagnie de Félix Pyat, Blanqui, Garibaldi, sur une liste de candidats aux élections législatives, mais subit un échec.

Le 30 avril 1871, comme à Lyon, les éléments révolutionnaires de Tarare s’opposèrent aux élections municipales et à la Guillotière éclata une insurrection communaliste. Le dimanche suivant, 6 mai, la consultation eut lieu et Polosse fut élu premier adjoint. Il prit alors vigoureusement parti pour la Commune de Paris dont il afficha lui-même les appels à la province.
Au moment où les Versaillais entraient dans Paris, il s’enfuit en Suisse, mais revint en France en août, se cacha à Paris jusqu’en octobre, puis revint à Tarare sans être inquiété. L’explication en est peut-être donnée par une lettre du substitut du procureur de la République au procureur général, en date du 16 mai 1871 : « Dans une ville ouvrières aux passions ardentes il est impossible de faire arrêter, sans provoquer l’émeute... les chefs du parti du désordre qui jouissent dans les bas-fonds d’une immense popularité » (Arch. Dép. Rhône, série M, dossier Ducros).

En 1873-1874, Polosse était en relations avec Gillet, de Saint-Étienne, et Gouttenoire de Roanne, qui travaillaient à reconstituer l’Internationale. Toutefois, il refusa de se rendre en leur compagnie au congrès régional tenu à Lyon le 15 août 1873. Inculpé dans l’affaire dite du « Complot de Lyon », il fut acquitté le 25 avril 1874 et sa libération fut l’occasion d’un banquet démocratique. Polosse était alors dans une aisance relative, possédait plusieurs métiers et disposait d’un petit capital déposé au Crédit Lyonnais.
Voir Camet C.

Polosse Étienne, Marie se confond-il avec Polosse qui habitait à Tarare, 7, rue Desjardins, siège, en 1877-1878, de la commission exécutive des syndicats de la région ? — voir Deschamps-Péronnet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136002, notice POLOSSE Étienne, Marie, version mise en ligne le 1er décembre 2010, dernière modification le 14 janvier 2021.

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, série M, notice individuelle, n° 593 ; série M, dossier Ducros ; série U, procès-verbaux du tribunal correctionnel de Lyon, avril 1874. — Gazette des Tribunaux, 22-26 avril 1874.

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