PROST Victor

Né à Chambolle-Musigny (Côte-d’Or) le 7 janvier 1847, d’une famille de vignerons ; mort le 16 avril 1891 ; horloger ; membre de l’Internationale ; franc-maçon — voir Thirifocq E. — député radical en 1889.

Élève de l’école d’horlogerie de Besançon, où il s’initia à la vie politique, il contribua à la création de journaux républicains et entra dans la franc-maçonnerie. Désireux de former à Besançon, avec quelques amis, une section de l’Internationale, il écrivit, le 13 avril 1870, à Barberet, gérant de la Marseillaise, pour lui demander de faire parvenir une lettre aux responsables parisiens de l’Association. Prost, qui se recommandait du député de Besançon, Édouard Ordinaire, faisait figurer sous sa signature trois points en ligne. De retour à Dijon avant la guerre de 1870, il combattit au Siège de Paris parmi les mobiles de la Côte-d’Or et fut décoré de la médaille militaire. À Paris, il fut en contact avec des militants ouvriers et socialistes.
Revenu à Dijon après le Siège, il y contribua à la fondation (en mars-avril 1871) de la première Chambre syndicale des ouvriers métallurgistes de la ville. Il fut affilié le 12 juillet 1872 à la Loge maçonnique de Dijon « Solidarité et Progrès ». La même année, il fut élu conseiller municipal de Gevrey-Chambertin.

Horloger à Dijon, il fut délégué en 1876 au congrès ouvrier de Paris par les ouvriers de Dijon et présida deux séances du congrès. En 1878, il participa au congrès ouvrier de Lyon, dont il présida la première séance de travail (le 3 octobre) et où il figura dans la commission des résolutions.
Il contribua à fonder « La Libre Pensée » de Dijon en 1881 et un peu plus tard celle de Gevrey-Chambertin. Orateur, puis vénérable de la Loge de Dijon, plusieurs fois délégué au convent de Paris, un des dignitaires du Grand-Orient, il y fit connaissance de députés d’extrême gauche qui le poussèrent à faire une carrière politique.

En 1885, en Côte-d’Or, il obtint 15 920 voix sur la liste radicale et ne fut pas élu. Il échoua également à une élection partielle en janvier 1889, accusé par les deux parlementaires et dignitaires maçonniques Dide et Colfavru de sympathies boulangistes (ce dont il se défendit).
Il fut élu député de la 1re circonscription de Beaune en 1889, avec le soutien des jeunes radicaux de Seurre et de Nuits, par 6 090 voix contre 5 335 à son adversaire opportuniste. Il avait d’ailleurs renoncé à demander dans son programme la suppression du Sénat et de la présidence de la République. Il fut rapporteur à la Chambre pour l’adoption de l’heure nationale. En décembre 1890, il devint vénérable de la Loge « Solidarité et Progrès ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136006, notice PROST Victor, version mise en ligne le 1er décembre 2010, dernière modification le 10 mai 2020.

SOURCES : Arch. Nat. F 7/12 488 : les délégués au congrès ouvrier de Paris (notes de police). — Arch. PPo., B a/33, a/34, a/36. — Séances du congrès ouvrier de France. Deuxième session tenue à Lyon du 28 janvier au 8 février 1878, salle du Théâtre des Variétés, Lyon, 1878, 651 p. — R. Long, Les Élections législatives en Côte-d’Or depuis 1870. Cahiers de la Fondation des Sciences politiques, n° 96, Paris, 1958, 295 p. — Progrès de la Côte-d’Or, années 1876 et 1878 et 17 avril 1891.

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