SCHETTEL Adrien, ou SCHETEL Adrien

Né le 18 octobre 1823, à Nyon, canton de Vaud (Suisse), mais, d’après un autre document, il serait né à Altorf (Bas-Rhin), et lui-même se disait né en Suisse, de parents français. Ouvrier lyonnais, qui avait fait partie de la délégation ouvrière française à l’Exposition universelle de Londres (1862), il adhéra en 1865 à l’Internationale lyonnaise, mais il constitua une espèce de fraction en partie composée de ses amis de 1862. Albert Richard obtint son exclusion de l’Internationale lyonnaise.

Mécanicien, Schettel demeurait à Lyon, 1, rue de l’Hospice-des-Vieillards. Il était marié et père de six enfants. Sa femme exerçait le métier de couturière, du moins après la Commune.
Selon un rapport de police (Arch. Mun. Lyon, I 2/55, pièce 27), il avait participé de façon très active aux troubles de 1848-1849 et s’était réfugié à Genève.
Avec A. Blanc, Doublé, Faure, A. Richard et Palix, il fit partie de la Commission exécutive de la première section lyonnaise de l’Internationale, entre 1865 et 1867 (Testut, Arch. PPo., B a/439 et L’Internationale, p. 167.) Il entra bientôt en conflit avec A. Richard. Deux jurys d’honneur furent constitués en 1867 et 1869 pour se prononcer sur les accusations formulées par Schettel. Finalement le Conseil général, le 8 mars 1870, blâmant Schettel, maintint Richard dans ses fonctions de secrétaire-correspondant de l’AIT (L’Internationale, 27 mars 1870).

Schettel participa à deux Congrès de l’Internationale. Avec Baudit (et non Baudy), Honoré Richard et Secrétan, il fit partie de la délégation lyonnaise au 1er Congrès, tenu à Genève en septembre 1866, et se rallia aux thèses développées par les délégués parisiens dans leur Mémoire. Le 4 septembre, il fut choisi avec Aubry, Fribourg, Tolain et Varlin pour faire partie de la Commission de 14 membres chargée d’élaborer les statuts de l’Internationale. Deux jours plus tard, avec quatre autres délégués, il eut à s’occuper de la rédaction des règlements spéciaux de l’Association (J. Guillaume, L’Internationale, t. 4, pp. 334, 335).
Au congrès de Lausanne de 1867, il représenta avec Palix les sections de Lyon ; il fit partie de la Commission de cinq membres chargée d’étudier la quatrième question de l’ordre du jour : Travail et Capital. — Chômage. — Les machines et leurs effets. — Réduction des heures de travail. — Division du travail. — Transformation et extinction du Salariat. — Répartition des produits (Procès-Verbaux du Congrès de l’AIT réuni à Lausanne du 2 au 8 septembre 1867, p. 12).

Le 4 septembre 1870, Schettel fut parmi les révolutionnaires qui s’installèrent rue Luizerne (actuellement rue Major-Martin) et qui créèrent un Comité de Salut public. Il fut alors nommé commissaire de police à la gare de La Mouche. Après le 15 septembre, il anima le Comité fédératif qui siégea au Palais-Saint-Pierre. Ce comité, de concert avec le Comité de Salut de la France de Bakounine, organisa et déclencha l’insurrection avortée du 28 septembre 1870.
Pour ce fait, le 1er conseil de guerre le condamna, le 13 août 1871, à un an de prison (J. Guillaume, L’Internationale, t. II, p. 128, n. 2).
En mars 1871, Schettel s’était encore mêlé au mouvement insurrectionnel de Lyon et, après la proclamation de la Commune dans cette ville, avait été chargé par la Commission provisoire de se rendre auprès de Garibaldi pour lui offrir le commandement de la garde nationale insurgée. Le 25 mars, Schettel adressait de Chambéry à la Commune de Lyon le télégramme suivant : « Notre frère est à Annecy, nous l’attendons ce soir ; bon espoir. » Mais Garibaldi refusa. Schettel fut arrêté le 28 mars, et le 2e conseil de guerre le condamna, le 2 septembre suivant, à cinq ans de détention, cette peine se confondant en partie avec la précédente.
Le directeur de la prison de Thouars où Schettel fut interné écrivait à son sujet, le 13 juillet 1876 : « Schettel est né et mourra insurgé. Se mêlant à tous les actes d’insubordination et de résistance, il a encouru depuis son entrée dans la maison des punitions graves. »
Schettel demanda, sans l’obtenir, son bannissement. Il était alors détenu à Nîmes (1872 et juin 1873). Au début de l’année 1873, il perdit une fille de dix-huit ans et, en mai de cette même année, un garçon de douze ans noyé par accident.

Schettel participa à la renaissance du parti ouvrier en 1880. Membre du groupe du Drapeau rouge, au sein duquel les idées anarchistes avaient une grande influence, il le représenta au sein de la commission d’initiative chargée de préparer le congrès constitutif de la fédération de l’Est du Parti ouvrier. Il s’occupait particulièrement des questions d’organisation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136018, notice SCHETTEL Adrien, ou SCHETEL Adrien, version mise en ligne le 1er décembre 2010, dernière modification le 23 juillet 2020.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/748, n° 4596. — Arch. Dép. Rhône, série M, notice individuelle, n° 185. — Arch. Mun. Lyon, I 2/55, pièces 27 et 28. — Gazette des Tribunaux, août-septembre 1871. — Notes de Jean Maitron.

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