SIMON Édouard, Étienne, dit Lockroy, Édouard

Né le 17 juillet 1840 à Paris, mort le 22 novembre 1913 à Paris ; Radical-socialiste, puis radical et ministre de la Troisième République ; journaliste ; député de la Seine en 1871 ; député d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) de 1873 à 1881 ; député de Paris de 1881 à 1913.

Édouard Lockroy était le fils de l’acteur et auteur dramatique Joseph-Philippe Simon, dit Lockroy.

Édouard Lockroy commença des études aux Beaux-Arts et les abandonna pour suivre Alexandre Dumas fils en Italie. Cela lui valut de prendre part en 1860 à la campagne de Garibaldi en Sicile.

À son retour, Lockroy devint le secrétaire de Renan, qui l’emmena en Orient et utilisa ses talents de dessinateur.

Durant les dernières années de l’Empire, il se fit connaître par sa collaboration aux journaux (Figaro, Le Diable à Quatre, Le Rappel), par les poursuites qui furent exercées contre lui à ce sujet et par ses débuts d’auteur dramatique. En 1865, il prêta son concours à La Mutualité. Voir Vinçard J.

En septembre 1870, Lockroy était chef du 226e bataillon de la Garde nationale qui combattit à Champigny et à Buzenval. Le 8 février 1871, il fut élu quinzième sur quarante-trois députés de la Seine à l’Assemblée nationale, par 134 583 voix sur 328 970 votants et 547 858 inscrits. Il siégea à l’extrême gauche et vota à Bordeaux contre les préliminaires de paix.

Son attitude en mars 1871 fut celle de plusieurs autres élus de Paris : accepter les élections municipales proposées par le Comité central de la Garde nationale pour le 26. Devant la guerre civile, il démissionna en avril. Il fit partie de la Ligue d’Union républicaine des Droits de Paris, fondée le 5 avril 1871 pour rechercher une médiation entre Paris et Versailles. Il fut arrêté à Vanves, emprisonné à Versailles et à Chartres jusqu’au mois de juin comme complice des Communards. Durant son emprisonnement, il rédigea un ouvrage dans lequel il excusait les insurgés parisiens en accusant les Versaillais d’avoir délibérément provoqué l’affrontement. Il réaffirmait en conclusion son attachement à une République démocratique et sociale.
Journaliste radical de plus en plus apprécié, Lockroy rentra à l’Assemblée comme élu d’Aix, en 1873. Sa réussite politique fut en outre facilitée par le crédit de la famille Hugo et des proches, du fait qu’il épousa, le 3 avril 1877, la veuve de Charles Hugo.

Quand il fut devenu député de Paris, Lockroy commença à faire figure de ministrable parmi les radicaux. Mais il n’eut de portefeuille que dans le troisième ministère de Freycinet (7 janvier 1886). Pour lui, le vieux ministère du Commerce fut transformé en ministère du Commerce et de l’Industrie. Une des directions du ministère était compétente en matière de syndicalisme ouvrier (surveillance de l’exécution de la loi de 1884). C’est pourquoi, en mai 1886, Lockroy déposa un projet de loi d’arbitrage des conflits du travail. Lockroy conserva le même portefeuille pendant le ministère Goblet, jusqu’au 30 mai 1887.

Lockroy fut encore ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts (3 avril 1888-22 février 1889) et ministre de la Marine à deux reprises : du 1er novembre 1895 au 29 avril 1896 et du 28 juin 1898 au 22 juin 1899.

Dans l’intervalle de ses fonctions au gouvernement, et passé 1899, Lockroy remplissait d’autres fonctions importantes dans son groupe parlementaire, celui de la gauche radicale.

Il fut, en 1881, l’un des fondateurs de la « Ligue de l’intérêt public - Société protectrice des citoyens contre les abus » créée à l’initiative du docteur Edmond Goupil.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136021, notice SIMON Édouard, Étienne, dit Lockroy, Édouard, version mise en ligne le 1er décembre 2010, dernière modification le 2 août 2020.

ŒUVRES : La Commune et l’Assemblée, Paris, A. Le Chevalier, 1871, in-8, 48 p. — Au hasard de la vie, notes et souvenirs, préface de J. Claretie, Paris, 1913, in-16, XV-295 p., Bibl. Nat., 8° Ln 27/58586.

SOURCE : Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français.— Notes de M. Cordillot. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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