GUILLON Jean, Charles, Henri.

Par Jacques Girault

Né le 19 février 1886 à Onnion (Haute-Savoie), décédé le 9 décembre 1972 à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine) ; professeur puis proviseur ; militant syndicaliste.

Fils d’un instituteur, Jean Guillon obtint le baccalauréat (1902), la licence (1907) et un diplôme d’études supérieures de langues classiques (1908). Boursier d’agrégation (1906-1909), il fut reçu à l’agrégation de grammaire en 1910. Il effectuait son service militaire comme officier dans un régiment d’Infanterie quand il se maria en avril 1912 à Voiron (Isère) avec Marie, Louise Orcière, professeur de lettres d’écoles primaires supérieures. Ils eurent deux enfants.

Professeur au lycée de garçons de Chambéry (Savoie) à la rentrée d’octobre 1912, Jean Guillon enseignait aussi le latin au lycée de filles. Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, capitaine, il fut versé au service d’état-major et dans des unités combattantes. Il reprit son service au lycée de Chambéry et fut nommé censeur au lycée Victor Hugo à Besançon (Doubs) en 1926.

Jean Guillon devint en 1928 proviseur du lycée du Puy (Haute-Loire) ; son épouse ne put alors obtenir un poste sur place et resta en disponibilité. Cette situation l’amena à demander sa mutation dans une ville où un poste de professeur dans une EPS serait libre. Soutenu par Edouard Herriot, il obtint le lycée de Bayonne (Basses-Pyrénées) en 1930. Après le décès d’un jeune enfant, il demanda sa mutation et fut nommé au lycée de Rennes (Ille-et-Vilaine) puis au lycée Lakanal à Sceaux (Seine) en 1937. Pendant la guerre, le lycée fut partiellement occupé par les troupes allemandes et dut abriter le lycée de jeunes filles Marie Curie entièrement réquisitionné par l’occupant. Il prit sa retraite en décembre 1947.

Pendant la guerre, Jean Guillon fut accusé, en 1941, par un article de Je suis partout de tolérer le port d’insignes gaulliste dans son lycée. Il ne démentit pas sur les conseils de l’Inspection générale. Robert Brasillach persista dans ses accusations puisqu’il n’y avait pas eu de démenti de sa part. En novembre 1941, des Allemands vinrent enquêter. Le proviseur expliqua au ministère qu’il avait interdit tout port d’insignes pour ne pas provoquer les troupes allemandes occupant le lycée.

Membre influent de l’amicale des proviseurs, il était, à la fin des années 1940, le secrétaire du Syndicat des proviseurs et directrices des lycées français. Il ne figurait plus sur les listes électorales de Sceaux à partir de novembre 1950.

Jean Guillon, à la retraite, publia plusieurs traductions d’auteurs grecs et latins.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136079, notice GUILLON Jean, Charles, Henri. par Jacques Girault, version mise en ligne le 22 décembre 2010, dernière modification le 11 juillet 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Collaboration à Anthologie grecque, Paris, Guillaume Budé, 1926 réédité en 1960.
Parmi la dizaine de titres du catalogue de la BNF, figurent des traductions, pour les classiques aux éditions Hatier, après 1960 (Cicéron, Eschyle, Démosthène, Platon, Xénophon entre autres).

SOURCES : Arch. Nat., F17/ 17820, 25214. - Arch. du lycée Lakanal. - Arch. mun. Sceaux (Aldine Martini). – Presse syndicale.

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