AVRIL DE SAINTE-CROIX Ghénia [née GLAISETTE Adrienne, Pierrette, Eugénie, épouse AVRIL]

Née le 10 février 1855 à Carouge (Suisse), morte le 21 mars 1939 à Menton (Alpes-Maritimes) ; journaliste ; féministe ; abolitionniste de la prostitution ; franc-maçonne.

Journaliste sous le nom de sa mère, Savioz, et de Mademoiselle de Sainte-Croix, elle collabora au journal La Fronde de Marguerite Durand. Dans les années 1890 elle fréquenta les grands congrès internationaux féministes et abolitionnistes de la prostitution. Elle fut membre de la Société pour l’amélioration du sort de la femme (fondée par Maria Deraismes), du Conseil national des femmes françaises (CNFF, qu’elle cofonda en avril 1901), de la loge maçonnique du Droit humain et du Conseil international des femmes (CIF).
En janvier 1898, elle signa la première pétition dreyfusarde ; elle voulut signer Savioz, mais une coquille dans L’Aurore du 14 janvier 1898 fit qu’elle apparut comme « Saviez, publiciste ».
Militante antialcoolique, elle était en 1900 membre du comité d’administration de l’Union française des femmes pour la tempérance.

Elle se maria civilement avec François Avril en 1900 et prit le nom de G. Avril de Sainte-Croix, mais fut veuve dès 1910.

Elle écrivit dans la revue L’Éducation libertaire. En septembre 1906, elle répondit dans La Revue socialiste à une enquête sur « La liberté du mariage ». En 1907, « Mme Avril de Sainte-Croix » publia l’ouvrage Le Féminisme (219 pages, Paris, Giard et Brière, « Collection des doctrines politiques »). Secrétaire générale du Conseil national des femmes françaises, elle fut la directrice de sa revue L’Action féminine, créée en 1909.
En 1910, elle apporta son soutien à la candidature illégale de la féministe socialiste Élisabeth Renaud aux élections législatives.

Pendant la Première Guerre mondiale, elle fut membre de la commission du travail féminin puis travailla pour la section féminine du Musée social, menant des missions aux États-Unis. En décembre 1918, G. Avril de Sainte-Croix cosigna le Manifeste des femmes françaises, demandant le droit de vote. En 1922, elle succéda à Julie Siegfried à la présidence du Conseil national des femmes françaises. En 1929, elle présida les États généraux du féminisme réunis à Paris.

Promue officier de la Légion d’honneur, elle mourut sur la Côte d’Azur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136081, notice AVRIL DE SAINTE-CROIX Ghénia [née GLAISETTE Adrienne, Pierrette, Eugénie, épouse AVRIL], version mise en ligne le 23 décembre 2010, dernière modification le 23 novembre 2022.

SOURCES : Evelyne Diebolt, Dictionnaire biographique. Militer au XXe siècle. Femmes, féminisme, Églises et société, Paris, Michel Houdiard, 2009. — Karen Offen, « La plus grande féministe de France. Mais qui est donc Madame Avril de Sainte-Croix ? », Archives du féminisme, n° 9, décembre 2005. — Notice de Karen Offen dans Christine Bard et Sylvie Chaperon (dir.), Dictionnaire des féministes, France, XVIIIe-XXIe siècle, PUF, 2017. — Victoria Afanasyeva, « Adrienne Avril de Sainte-Croix (1855-1939) », 30 octobre 2020. — Philippe Oriol, « Gertrude Avril de Sainte-Croix », Dictionnaire de l’affaire Dreyfus. — René Bianco, « L’Éducation libertaire ». — L’Action féministe, juin 1910, p. 123. — L’Œuvre, 16 décembre 1918, p. 2. — Notes de Julien Chuzeville.

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