MEILER Boris, ou MEILLER, ou KEYLER Boris. Pseudonyme au Parti communiste : COLLARD

Par Claude Pennetier

Né le 7 mars 1905 en Roumanie ; ingénieur ; militant communiste en Belgique puis dans la région parisienne ; mêlé à l’affaire Fantomas ; installé en URSS en 1934.

Originaire de Bessarabie, Boris Meiller adhéra au Parti communiste belge en 1926. Menacé par la police, il milita en France en 1929 et fut ingénieur au garage du Vélodrome de Boulogne-Billancourt. Militant de l’Union syndicale des techniciens et employés de l’industrie (USTEI) sous le pseudonyme de Lemaire, il était membre de la cellule 602 du VIe arr. de Paris et de la cellule des rabcors de l’Humanité. Il fut mêlé à l’affaire "d’espionnage" dite Fantomas en 1932 [voir Philippe Liogier, Maurice Grandcoing, André Coitou] et fit cinq mois de prison à la Santé avec Claude Liogier (André Philippe). Il cessa de cotiser au Parti communiste en 1932 et demanda à émigrer en URSS, ce qui fut accepté en avril 1934 : "On nous a informé qu’un nommé Meiler Boris (Kola) qui se trouve dans une situation assez difficile à Paris demande à venir ici. Nous n’avons rien contre à la condition qu’il ne nous demande ni argent pour le voyage, ni logement et ni travail ici." (4 avril 1934).

On le retrouve à Moscou en septembre 1934. Sur le questionnaire qu’il remplit le 29 septembre 1934 pour obtenir son adhésion au PC de l’URSS, il donne comme raison de son départ de France : "impossibilité du travail du parti". À son arrivée, il fut reçu par Stella Blagoeva qui lui promit une affectation dans une cellule d’entreprise du PCUS. Albert Vassart, représentant du PC français à Moscou, le rencontra également. Affecté à l’usine d’automobile Staline, il protesta contre l’absence de réponse à ses demandes de transfert du PCF au PCUS ; dans une lettre du 22 août 1935 adressé à Blagoeva, il se réclamait de Lucien Midol et de Marcel Cachin. En septembre 1936, le PCF envoya une note de renseignements : "RP. Cellule 602. Fut mêlé dans l’affaire Fantomas, carte 8833. Très qualifié ingénieur. Sincère. Pas très ferme. Voir là-bas et l’affaire". Une autre note précise : "Il était en rapport avec un trotskyste exclu de notre Parti, nommé Kaimka Segallis lequel a été également perquisitionné dans la suite actuelle de Fantomas" (2 avril 1935).

Maurice Tréand précise le 28 juin 1937 : "L’affaire à laquelle il fut mêlé est trop embrouillée pour donner une opinion sur lui dans les rangs du VKP (b). C’est la vérification des services qu’il a put rendre à ceux ou celui qui facilitèrent son admission en URSS, et de son attitude et de son activité depuis sa présence en URSS qui permettront au VKP (b) de déterminer s’il peut être admis dans ses rangs."

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136084, notice MEILER Boris, ou MEILLER, ou KEYLER Boris. Pseudonyme au Parti communiste : COLLARD par Claude Pennetier, version mise en ligne le 28 décembre 2010, dernière modification le 6 février 2011.

Par Claude Pennetier

SOURCE : RGASPI, 495 270 2112.

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