Par Jocelyne George
Née le 12 avril 1925 à Lyon 5e (Rhône) ; professeur de l’enseignement technique, militante syndicaliste ; militante communiste.
La famille d’Henriette Adam fut très marquée par la personnalité de la grand-mère paternelle, Claudine, Henriette Accary, une ouvrière du textile de Villefranche-sur-Saône d’idées anarchistes, qui, pendant une longue grève de six mois, prépara son brevet pour être institutrice. Son père, Victor Adam, artisan mécanicien à Lyon, pacifiste, avait perdu ses deux frères aînés durant la Grande Guerre ; il vota radical-socialiste du temps de la municipalité d’Édouard Herriot puis communiste à la Libération. Suzanne Vollet, sa mère, était employée des postes, sans engagement politique.
Henriette Adam, aînée de deux enfants, entra à l’École normale d’institutrices de Lyon en 1942, obtint son baccalauréat en lettres et sciences en 1944 et occupa son premier poste d’institutrices à Chessy-les-Mines en 1945. L’année suivante, elle suivit les cours de l’École normale nationale d’apprentissage de Toulouse qui préparait à l’enseignement technique court. Elle y fut l’élève de l’historienne Rolande Trempé*. Elle enseigna les lettres et l’histoire dans divers établissements de Lyon entre 1947 et 1969.
En février 1950, elle se maria à la mairie du VIIeme arrondissement de Lyon avec Maurice Moissonnier*. Elle avait adhéré au Parti communiste français en 1945. Le couple, qui partageait les mêmes engagements, eut deux enfants.
Elle fut présentée aux élections municipales de Lyon en avril 1953 en 26eme position sur la « Liste d’union ouvrière et démocratique pour la défense des intérêts lyonnais dans la paix et l’indépendance nationale ».
Henriette Moissonnier fut une militante du SNETP-CGT, secrétaire de section dans son lycée, membre du bureau départemental puis académique. Elle fut membre de la commission administrative nationale du SNETP puis du conseil syndical national de 1964 à 1970. En 1969, des accords entre le patronat et les syndicats aboutirent à la création d’un droit à la formation professionnelle. Cinq enseignants de la CGT furent détachés pour prendre en charge cette question nouvelle, dont Henriette Moissonnier, la seule femme de ce groupe, qui devint la responsable des questions d’emploi et de formation professionnelle pour la région Rhône-Alpes. Elle fut associée au secrétariat régional de la CGT, puis à la commission confédérale emploi-formation professionnelle. Elle participa au comité départemental, puis régional et enfin national de la formation professionnelle. À ce titre elle fut nommée en 1982 chevalier dans l’ordre national du Mérite. De 1975 à 1987, elle fit partie de la délégation CGT au Conseil économique et social régional. Lorsque les premiers grands licenciements survinrent dans les entreprises de sa région, elle dirigea de nombreux stages dans les écoles de la CGT, consacrés au rôle des comités d’entreprise dans la gestion des problèmes de la formation professionnelle. Elle organisa plusieurs colloques sur le thème « Femmes et syndicalisme ».
En 1978, elle quitta le PCF avec son mari. Elle prit sa retraite en 1987 et continua à militer au bureau régional des retraités du SNETP-CGT et à l’Institut d’histoire sociale de la CGT de la région Rhône-Alpes.
Par Jocelyne George
SOURCES : Témoignage de l’intéressée. — Notes d’Alain Bujard transmises par Alain Dalançon, de Jacques Girault et de Gérard Montant.