Par Jacques Girault
Né le 19 janvier 1925 à Plaisance-du-Gers (Gers), mort le 9 décembre 2012 à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) ; instituteur ; militant syndicaliste dans les Pyrénées-Atlantiques ; membre du secrétariat national du SNI.
Fils d’un cordonnier, René Labes, instituteur et secrétaire de mairie dans des communes rurales, et notamment à Serres-Castet, se maria en mars 1948 à Gere-Belesten (Pyrénées-Atlantiques) avec une institutrice. Le couple eut une fille.
Il adhéra au Syndicat national des instituteurs en octobre 1946 et devint rapidement le responsable du syndicat dans le canton. Membre du conseil syndical de la section départementale, délégué au congrès national, il intervint le 20 juillet 1957 sur la question pédagogique dans le débat sur les classes terminales. Il devint secrétaire de la section départementale du SNI en janvier 1961 et le demeura jusqu’en janvier 1967. Signataire de la motion d’orientation présentée par la majorité pour le congrès de Paris en 1961, dans la discussion du rapport moral, le 5 juillet 1961, il se réclamait de l’indépendance syndicale et proposait une « franche reconnaissance des tendances ». Pour assurer une véritable vie démocratique dans le syndicat, il se montrait partisan de votes à bulletin secret par la voie postale et non lors des assemblées générales qui n’étaient pas représentatives de l’ensemble des syndiqués et pouvaient être orientées. Il intervint à nouveau, le lendemain, dans la discussion de la question laïque. Il fallait opposer au « conformisme » et au « confort de la vérité révélée » « l’inconfort de l’inquiétude permanente, de la recherche continue de la vérité ». Lors de la réunion du conseil national, à la veille du congrès de Toulouse, le 10 juillet 1962, il fut assesseur. Lors du congrès qui suivit, le 13 juillet, dans son intervention, il contesta l’attitude « démagogique » des minoritaires vis-à-vis des jeunes alors que l’union des générations permet le succès des revendications. Lors de la réunion du conseil national, le 5 juillet 1963, il préconisa l’organisation « d’une action généralisée à la base avec les associations constitutives du Comité départemental d’action laïque notamment les parents d’élèves et les amicales laïques ». Lors du congrès national, deux jours plus tard, il précisa sa conception de l’unité interne du syndicat, qui ne pourrait être le résultat d’une « absorption » mais reposerait « sur la clarté et la reconnaissance des tendances ».
Candidat au bureau national du SNI sur la liste « Pour un syndicalisme indépendant, réaliste et constructif », il fut le premier non élu, le 22 décembre 1963. Lors de la session générale et syndicale d’études à Paris (Mutualité), le 26 mars 1964, il présenta un rapport, publié dans L’École libératrice du 7 septembre 1964, sur les « nouvelles structures scolaires et leurs conséquences pour l‘École primaire. » Lors de la journée pédagogique du congrès du SNI, le 13 juillet 1965, il présenta un rapport sur la « gratuité effective de la scolarité au niveau de l’éducation préscolaire et de l’enseignement obligatoire ». Lors de la session générale et syndicale d’études sur le thème "L’école dans la société contemporaine", les 31 mars-2 avril 1966, il animait le troisième groupe sur "Problèmes sociaux posés par la fréquentation scolaire".
René Labes entra au bureau national du SNI en janvier 1965, remplaçant Louis Rigaud parti à la retraite, puis au secrétariat permanent en janvier 1967. Il commença comme responsable du secteur « Action des jeunes » et du bulletin mensuel « Jeunes du SNI. Ecoles normales de France », encarté dans L’Ecole libératrice, jusqu’en janvier 1969. De 1969 à 1980, il assura la responsabilité des questions extra-métropolitaines et internationales, et notamment des relations avec les syndicats d’Outre-mer. En 1973, élu au conseil d’administration de la Confédération mondiale des enseignants, il en demeura membre jusqu’en juillet 1978. Il fut aussi directeur de L’Ecole libératrice de 1973 à 1976.
À partir de 1967, René Labes était membre suppléant puis titulaire de la commission administrative nationale de la Fédération de l’Éducation nationale pour la tendance « autonome » puis « Unité, Indépendance, Démocratie ». A partir de 1975, toujours responsable du secteur extra-métropolitain dans le SNI, il joua un rôle important sur les questions relevant di cadre extra-métropolitain du secteur "coopération" de la FEN sous la responsabilité de Guy Le Néouannic. Il agissait aussi au sein de la Confédération mondiale des organisations professionnelles d’enseignants.
Il fut élu vice-président des Mutuelles assurances élèves en mars 1972 qu’il présida jusqu’en avril 1990. Il fut membre du conseil d’administration national de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale jusqu’en 1983.
En 1998, il témoignait sur son action en tant que responsable des questions d’Outre-mer dans le cadre du groupe de recherches sur l’histoire du syndicalisme enseignant organisé par le Centre fédéral Henri Aigueperse et le Centre de recherches d’histoire des mouvements sociaux et du syndicalisme de l’Université Paris I. Ce témoignage fut publié dans les Cahiers du centre fédéral (n° 28).
Divorcé, René Labes se remaria en mai 1977 à Paris (XVIIIe arr.).
René Labes, qui habitait Saint-Pierre d’Irube (Pyrénées-Atlantiques), faisait partie au milieu des années 1990 du comité de parrainage de l’HIMASE.
Par Jacques Girault
SOURCES : L’Ecole libératrice, L’Enseignement public. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Notes de Luc Bentz, d’André Lainé, de Guy Le Néouannic, de Charlotte Siney.