PASSAGLIA Jean, Auguste, dit Jeannot

Par Jacques Girault

Né le 21 octobre 1925 à La Seyne (Var), mort le 1er mai 2020 à La Seyne ; ouvrier ; militant communiste, adjoint au maire de La Seyne ; dirigeant de mouvements sportifs.

Passaglia, vainqueur du 100 mètres au stade de la Gatonne à La Seyne en 1950.
Passaglia, vainqueur du 100 mètres au stade de la Gatonne à La Seyne en 1950.

Fils d’un ouvrier charpentier de marine aux Forges et Chantiers de la Méditerranée de La Seyne depuis 1920, italien naturalisé en 1938, et d’une femme de ménage, qui avaient trois enfants, Jean Passaglia reçut les premiers sacrements catholiques. Il obtint le certificat d’aptitude professionnelle de chaudronnier et le brevet d’enseignement industriel à l’Ecole pratique de commerce et d’industrie Martini en 1941. Il entra comme ouvrier chaudronnier aux FCM en mai 1942 où il fut témoin d’actes de sabotage visant les Allemands qui occupaient l’entreprise.

Passaglia jouait au football dans des clubs d’orientation catholique (Union sportive Jeanne d’Arc à La Seyne en 1941-1942, puis l’Étoile de Montéty à Toulon de 1942 à 1946). Il fit partie de 1946 à 1950 de l’équipe fanion de l’Union sportive seynoise. Parallèlement il pratiquait ce sport avec l’Association sportive des FCM affiliée à la Fédération sportive et gymnique du travail depuis la Libération puis au Club sportif municipal seynois de 1951 à 1955. Il faisait aussi partie de la section athlétisme de l’ASFCM dont il était l’entraîneur. Champion de France FSGT du 100 mètres, du 200 mètres et du relais à la fin des années 1940, il fut sélectionné pour représenter la FSGT en Italie (1952), en Roumanie (1952), en Suisse (1954) et en Tchécoslovaquie (1956). Il remporta la médaille d’Or du 100 mètres lors du festival mondial de la jeunesse à Budapest (1949). Il pratiquait aussi le basket-ball, le hand-ball. Licencié, il participa à plusieurs concours de boules.

Membre de la CGT, collecteur de timbres, Passaglia adhéra du Parti communiste français en 1950. Des élections générales consécutives à l’érection en commune de la section de Saint-Mandrier furent organisées le 18 juin 1950. Les élus communistes sortants et le maire Toussaint Merle lui proposèrent d’être candidat puisqu’il y avait dans leur programme la reconstruction du stade de la Canourgue qui avait été bombardé, avec remplacement du vélodrome et aménagement d’une piste en cendrée. Il fut élu conseiller municipal et quatrième adjoint, chargé des sports, sur la « liste d’union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux présentée par le PCF ». Les FCM lui ayant refusé un congé sans solde, il devint en février 1952 permanent du groupe communiste et conserva cette responsabilité jusqu’en avril 1984.

Passaglia fut réélu par la suite en 1953 (liste « d’union ouvrière et démocratique de défense des intérêts communaux dans l’indépendance nationale et la paix »), en 1959 (quatrième position sur la liste « d’union républicaine de défense des intérêts communaux et de défense des réalisations sociales »), en 1965 (troisième position sur la liste « d’union républicaine de défense des intérêts communaux, des réalisations sociales pour l’élimination du pouvoir personnel, pour la démocratie »), en 1971 (troisième position), en 1977, en 1983. La délégation de 1950 à 1984 concerna le sport. S’ajoutèrent la responsabilité de la culture (1965-1973, puis à nouveau en 1983-1984) et la délégation de l’instruction publique (1959-1983). En outre, il fut désigné comme vice-président de l’office d’HLM en 1970. Un arrêté préfectoral le nomma, en 1995, comme adjoint honoraire.

Après les annulations suivies de nouvelles élections en 1984 et en 1985 des élections, quand la liste dirigée par un communiste fut battue en 1984, Passaglia siégea comme élu minoritaire en 1983, 1984, 1985 et renouvelé en 1989. En 1995, il ne fut pas retenu comme candidat sur la liste d’Union de la Gauche dirigée par le communiste Maurice Paul*.

Passaglia se maria exclusivement civilement en décembre 1954 à La Seyne avec une employée municipale. Le couple eut des jumeaux.

Passaglia fut au cœur des réalisations municipales dans le domaine du sport (équipements en stades, gymnases, complexes sportifs et notamment la salle Maurice Baquet, base nautique, création des écoles municipales, circuit rustique d’aménagement de plein air etc…). Il présida l’Office municipal des sports qui avait été créé en 1948 mais qui fut officialisé en 1969 seulement. Il adhéra alors à la Fédération nationale des OMS créée en 1958 et publia à partir de 1982 un bulletin annuel, Par la Ville et par le Sport ! Après 1985, la municipalité de droite créa l’Office général des sports tandis que Passaglia demeurait président de l’OMS qui se transforma en 1992 en Office du sport de La Seyne en 1992 ; l’OMS maintenu fut privé de subventions et ne pouvait utiliser les locaux municipaux. L’office utilisa alors le complexe sportif Jean Guimier, propriété du comité d’entreprise de la CNIM qui succéda aux FCM. Lors de l’élection d’une municipalité de gauche, en 1996, les deux offices fusionnèrent pour devenir Office seynois des sports. Pendant toute cette période, Passaglia conserva la confiance de la majorité animateurs des associations sportives, adhérentes à l’OMS, en dépit des tentatives menées par la droite pour l’écarter de la présidence. Fondateur du Club sportif municipal en 1955, il le présida jusqu’en 1995. Très impliqué dans le mouvement sportif, il s’imposait puisqu’il faisait partie des équipes de direction sur le plan départemental (athlétisme, basket-ball, hand-ball, lutte). Il était aussi le président du comité régional des OMS et membre du conseil d’administration de la Fédération nationale des OMS de 1967 à 2000. Enfin, il présida le comité régional de la FSGT de 1948 à 1960 et de 1996 à 2002 et fut membre du conseil national de la FSGT (1970-1972).

Dans le domaine culturel, Passaglia fut un des créateurs de l’école municipale de dessin (1960) et de l’école municipale de musique (qui commença à fonctionner en mai 1966). Il fut aussi un des initiateurs de l’Office municipal de la culture et des arts, fondé le 27 février 1967 qu’il présida et qui publiait une revue trimestriel Etraves. Créateur du mois des Arts en 1959, il fut membre du conseil d’administration de la Fédération nationale des centres culturels communaux. Il présida le comité permanent des fêtes de 1956 à 1971. Président du comité de jumelage et des échanges internationaux depuis 1982, il présidait aussi la Souco, société de folklore provençal à partir de 1985. Enfin sa délégation à l’éducation correspondit avec la construction d’une vingtaine d’écoles maternelles et primaires, de trois collèges et de deux lycées. Il abandonna cette délégation quand la municipalité s’élargit aux autres partis de gauche en 1983.

Après 1984, Passaglia devint attaché administratif à l’Union mutualiste pour la gestion des œuvres sociales à Ollioules (Var) de mai 1984 à sa retraite en décembre 1990.

Candidat communiste au Conseil général dans le canton La Seyne-Saint-Mandrier en 1988, Passaglia était toujours en 2010 membre de la CGT et de l’amicale des vétérans du PCF. Toujours membre du comité de la section communiste de La Seyne, il appartenait à la cellule Esprit Armando, dont il avait été longtemps secrétaire, qui rayonnait sur le quartier des Mouissèques où il demeurait.

A la fin des années 1990, Sport et Plein Air, périodique de la FSGT, publia un article de trois pages sur « Jean Passaglia, militant du sport et de l’éducation populaire ». Le 26 juin 2019, le conseil municipal de La Seyne décidait d’attribuer le nom de Jean Passaglia à un complexe sportif.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136192, notice PASSAGLIA Jean, Auguste, dit Jeannot par Jacques Girault, version mise en ligne le 1er février 2011, dernière modification le 7 octobre 2022.

Par Jacques Girault

Passaglia, vainqueur du 100 mètres au stade de la Gatonne à La Seyne en 1950.
Passaglia, vainqueur du 100 mètres au stade de la Gatonne à La Seyne en 1950.
Jean Passaglia, maire adjoint
Jean Passaglia, maire adjoint

SOURCES : Arch. Mun. La Seyne. – Divers sites Internet. - Renseignements fournis par l’intéressé. – Sources orales. – Notes de Jean-Claude Autran.

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